Le groupe AnonGhost, connu pour ses multiples attaques contre des sites français variés depuis le 9 janvier a publié une liste d'une dizaine d'employés des ministères des finances et de l'intérieur, avec nom, prénom, adresse mail et numéros de téléphones – pour la plupart obsolètes d'au moins quatre ans. Joint par Le Monde, l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) confirme le vol d'une base de données qui daterait, selon leurs estimations, de 2011. Les hackeurs affirment qu'elle comporte au total plus de 10 000 entrées personnelles.
« Toutes les informations de ceux qui travaillent pour le gouvernement français obtenues par AnonGhost », se congratule le fondateur du groupe dans un tweet. Contacté par Le Monde.fr, ce Mauritanien de 24 ans confie vouloir « faire quelque chose avec [ces adresses mail] » avant de les diffuser sur Internet. Les possibilités sont toutefois limitées : envoi massif de courriers indésirables, tentatives d'escroquerie ou, plus simplement, diffusion d'un communiqué qui pourrait être à la fois humoristique et menaçant, suggère l'intéressé.
AnonGhost est né en 2008 sur des idéaux libertaires proches d'Anonymous, mais avec une volonté de défendre les valeurs et l'image de l'islam. Ses membres, au nombre d'une vingtaine, viennent de divers pays musulmans, comme la Tunisie, le Pakistan ou encore le Liban. Le groupe se dit ouvertement opposé à l'Etat islamique, ne cautionne pas les attentats et prône la tolérance entre les religions. « On ne soutient personne, nous sommes indépendants », revendique son fondateur.
En revanche, le groupe de hacktivistes est fortement opposé aux caricatures du prophète. « Cessez la parution de Charlie Hebdo et tout ira bien ! », menace le hackeur.
Depuis plus d'une semaine, des centaines de sites Web ont fait l'objet d'un « défaçage », c'est-à-dire d'un remplacement de leur page d'accueil, revendiqués par des groupes affirmant vouloir défendre l'islam. Parmi les sites touchés se trouvaient majoritairement des sites associatifs, de mairies ou d'associations qui semblent avoir été touchés parce qu'ils utilisaient des versions non mises à jour et donc vulnérables de logiciels populaires. Quelques sites symboliques ou à forte audience ont également été visés, comme celui du Mémorial de Caen ou celui du comique Kev Adams.
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