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Salman Rushdie défend la liberté d'expression « absolue » de « Charlie Hebdo »

L'écrivain Salman Rushdie, auteur des « Versets sataniques » contre lequel le régime islamique iranien avait lancé une fatwa en 1989, a défendu mercredi l'« indivisibilité » de la liberté de parole.

Le Monde.fr avec AP

Publié le 15 janvier 2015 à 18h04, modifié le 15 janvier 2015 à 18h04

Temps de Lecture 2 min.

L'écrivain Salman Rushdie, invité mercredi 14 janvier à l'université du Vermont, dans la ville de Burlington, défendait le caractère

L'écrivain Salman Rushdie, invité mercredi 14 décembre de l'université du Vermont, aux Etats-Unis, a défendu le caractère « absolu » de la liberté d'expression, déplorant que les dessinateurs de Charlie Hebdo, des « camarades » de plume, aient été si vite après leur mort « diabolisés » et traités de « racistes ».

Lire aussi (édition abonnés) : « Après les attentats, la littérature aux aguets » 

En marge d'un discours prévu de longue date aux étudiants de la ville de Burlington, l'écrivain anglo-indien a déclaré : « La tradition satirique française a toujours été très piquante, très dure, et c'est encore le cas. » Il a ensuite pris la défense de ses « camarades » de Charlie Hebdo contre les tenants d'une liberté d'expression bornée par le respect ou la décence : « la liberté d'expression est indivisible », « on peut ne pas aimer Charlie... mais ça n'a rien à voir avec leur droit de prendre la parole ».

UN COMBAT ENTRE CENSURE ET LIBERTÉ D'EXPRESSION

La conférence traitait du rôle des contes dans l'œuvre de l'écrivain anglo-indien, notamment de son livre Haroun et la mer des histoires, écrit en 1990 pour son fils âgé de 11 ans. Salman Rushdie vivait alors caché sous protection policière, après la fatwa lancée par l'ayatollah Khomeini en représailles à la publication deux ans plus tôt des Versets sataniques, livre jugé « blasphématoire » par le leader iranien.

Pour l'écrivain, les « événements survenus dans [sa] vie » à ce moment l'auraient rendu enclin à écrire un conte mettant en scène le combat entre censure et expression, où tout finirait bien : « Pour une fois, j'avais besoin de croire à un happy end. » Le combat entre silence et expression, a-t-il ensuite souligné, est au centre du travail d'écrivain, et d'artiste en général :

« Quand quelqu'un essaie de faire œuvre d'artiste et de repousser les limites établies, il y a souvent, en face, des forces qui essaient de rétablir le silence. C'est une tension constante entre la censure et la liberté d'expression. Elle peut être très dangereuse pour les artistes, et pourtant, ils en sortent très souvent victorieux. Les poèmes d'Ovide, exilé hors de Rome par César Auguste, ont bien survécu à l'Empire romain. (...) Ceux de Mandelstam, qui a passé sa vie dans les camps de travail staliniens, ont enterré le régime, et les poèmes de Garcia Lorca ont résisté aux phalanges de Franco en Espagne. Les œuvres ont une résilience et une force incroyables.

En revanche, les artistes sont faibles et vulnérables, ils ont besoin d'être protégés. Dans leurs assauts contre les forces de l'obscurantisme, ils endurent parfois de terribles souffrances. »

Le Monde.fr avec AP

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