EXCLUSIFLyon: Malaise à l’hôpital autour du départ d’un médecin roumain

Lyon: Malaise à l’hôpital autour du départ d’un médecin roumain

EXCLUSIFAprès un mois d’exercice, la jeune femme a appris qu’elle n’avait pas le droit de travailler...
Les urgences médicales de HEH de l'hopital Hédourd Hériot de Lyon en 2013.
Les urgences médicales de HEH de l'hopital Hédourd Hériot de Lyon en 2013. - C. VILLEMAIN/20 MINUTES
A Lyon, Elisa Riberry

A Lyon, Elisa Riberry

L’affaire semble si embarrassante que tous les interlocuteurs interviewés par 20 Minutes ont souhaité témoigner sous couvert d’anonymat. Cristina (prénom d'emprunt), médecin d’origine roumaine de 31 ans, est arrivée début novembre à l’hôpital Edouard-Herriot, avec un contrat de « praticien associé » en poche. Mais son avenir en France s’apprête à tourner court.

« Pour de sombres raisons, la direction médicale des Hospices civils de Lyon (HCL) prétend aujourd’hui qu’elle n’a pas le droit d’exercer, et n’est même pas capable de lui dire si elle sera payée pour le travail qu’elle a fait pendant un mois. C’est inacceptable », s’insurge un membre du personnel de l’hôpital où travaille la jeune femme.

Diplômée en Moldavie

Docteur en médecine en Moldavie, interne en Roumanie, cette dernière, qui n’a pas souhaité témoigner « pour ne pas nuire à ses confrères roumains en poste en France », est arrivé à Lyon après que sa candidature a été retenue par le Centre hospitalier universitaire de Lyon.

« Sa venue a été validée. Elle est très compétente et occupe un poste sur lequel il n’y avait aucun postulant français car c’est un boulot difficile et peu rémunéré. Son départ va poser des problèmes», ajoute le salarié.

Un contrat de travail qui n’autorise pas à exercer

Contactée par 20 Minutes, la direction des Affaires médicales des HCL évacue l’affaire. « Il n’y a pas de sujet, martèle une responsable. Lorsque ce médecin est arrivé à Lyon, nous nous sommes rendu compte qu’elle avait un diplôme Moldave, donc hors Union européenne, qui ne l’autorise pas à travailler en France, sauf si la direction départementale du travail (DDT) donne son accord. Pour qu’elle puisse faire cette demande auprès de la DDT, nous lui avons signé un contrat de travail de deux mois », ajoute-t-elle.

Mais, à en croire les HCL, ce contrat n’autorisait en rien la jeune Roumaine à exercer à l’hôpital, comme elle l’a pourtant fait pendant plusieurs semaines. Une situation ubuesque mais visiblement assumée par les Hospices. « Nous avons signifié à cette praticienne dès le début qu’elle n’avait pas le droit de travailler. Son chef de service aussi était au courant. C’est pourquoi nous ne pouvons la rémunérer. Au mieux, nous allons la dédommager », ajoute la responsable des HCL.

L’avenir de ce médecin ne se jouera donc pas aux Hospices civils de Lyon, puisque sa demande d’exercice vient d’être refusée par la DDT. Mais elle devrait pouvoir continuer de vivre à l’internat, le temps de se retourner. « Nous sommes humains, nous n’allons évidemment pas la mettre à la porte », précise la responsable des HCL.

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