Les partis de gouvernement face à une défiance record
•Le baromètre de la confiance du Cevipof, réalisé en décembre, a été publié hier.•Syndicats, médias et politiques sont sur la sellette.
Par Isabelle Ficek
Une défiance record vis-à-vis des politiques : c'est ce qui ressort du sixième baromètre de la confiance du Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences po), publié hier. Réalisé en décembre, il sera suivi d'une nouvelle vague d'enquêtes après les attentats, qui sera présentée dans un mois. Un indicateur précieux de ce qu'ils auront pu changer chez les Français.
En attendant, seules trois institutions politiques bénéficient de la confiance d'une majorité de Français, et c'est une fois de plus les échelons de la proximité : conseil municipal (66 %), conseil régional (54 %), conseil général (53 %). Toutefois, toutes les institutions politiques connaissent un regain de confiance. Toutes sauf deux, signe de la crise, jusqu'ici, du pouvoir en place : l'institution présidentielle et le gouvernement baissent de 2 points, à respectivement 29 % et 22 % de confiance. Et 89 % des Français - en hausse de 2 points - estiment que les politiques ne se préoccupent pas d'eux. Dans le classement des grandes organisations, les partis politiques décrochent d'ailleurs à nouveau la dernière place - juste derrière les médias. Ils sont les seuls - avec les syndicats - à baisser, avec seulement 9 % de confiance.
L'attachement à l'Union européenne progresse
Les partis de gouvernement sont plus que jamais sur la sellette avec seulement 15 % de Français ayant confiance dans la gauche pour gouverner (-3 points). L'opposition de droite n'en profite pas, avec 20 % de confiance, en baisse de 1 point. Ce sont les deux tiers des Français (64 %) - un bond de 4 points - qui ne font confiance ni à l'une ni à l'autre pour gouverner. Un terrain favorable au FN, cité en tête des partis qui représentent le mieux l'opposition de droite (37 %, +1 point), devant l'UMP (34 %, -2 points). Et ils sont 77 % à estimer que les politiques sont plutôt corrompus, après une année qui a vu, entre autres, l'affaire Thomas Thévenoud.
Signe de la crise, davantage de Français (53 %, +2 points) pensent que les jeunes ont intérêt à quitter la France pour assurer leur avenir. S'ils ne sont qu'un quart (27 %) à penser que la France doit s'ouvrir davantage au monde, cette proportion a grimpé de 4 points. Ceux qui pensent l'inverse -40 % veulent davantage de protection - chutent de 7 points. De même, l'appartenance de la France à l'Union européenne est une bonne chose pour 42 % des Français - un bond de 7 points. Ceux qui pensent le contraire dégringolent de 8 points, à 24 %. Enfin, 83 % des Français souhaitent que les politiques de camps opposés s'entendent pour trouver des solutions aux problèmes du pays. Un résultat qui pourrait augmenter dans un mois.
I. F.