IRAKIrak: Daesh libère plus de 200 yazidis

Irak: Daesh libère plus de 200 yazidis

IRAKLes autorités ignorent encore la raison de cette libération, mais ils pourraient tout simplement être «devenu un fardeau» pour l'organisation terroriste...
Des Yazidis irakiens lors de la "Fête de l'assemblée" dans le temple de Lalish, près de Dohuk, le 6 octobre 2014
Des Yazidis irakiens lors de la "Fête de l'assemblée" dans le temple de Lalish, près de Dohuk, le 6 octobre 2014 - Safin Hamed AFP
20 Minutes avec AFP

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La décision n'était pas coordonnée avec les autorités. Entre 200 et 350 Irakiens de la minorité yazidie ont été libérés samedi par Daesh dans le nord de l'Irak, beaucoup d'entre eux souffrant de troubles physiques ou mentaux après des mois passés aux mains des djihadistes. Il s'agit de la plus importante libération «d'otages» par le groupe extrémiste sunnite responsable d'atrocités, selon des responsables irakiens.

L'air épuisé et perdu, les yazidis libérés, certains en chaise roulante, d'autres appuyés sur des bâtons de bois, ont été conduits dans un centre de soin sur la route menant de Kirkouk à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. «C'était tellement dur... pas seulement à cause du manque de nourriture, mais aussi parce que nous avons été longtemps inquiets», raconte l'un d'eux, un vieil homme assis dans un fauteuil roulant.

«Ces hommes et ces femmes étaient retenus à Mossoul», deuxième ville d'Irak prise en juin par Daesh, selon Khodr Domli, un militant des droits des Yazidis au centre de santé où les ex-otages ont été conduits, précisant que 196 d'entre eux avaient été identifiés.

Blessés, handicapés

«Certains sont blessés, certains sont handicapés, et nombreux sont ceux qui souffrent de problèmes mentaux et psychologiques», précise Khodr Domli. A l'intérieur du centre de soin, médecins et infirmières s'affairaient à prodiguer les premiers traitements.

«Nous avons envoyé des équipes pour analyser leur sang, contrôler notamment s'ils n'ont pas contracté la polio ou de possibles maladies contagieuses», explique Saman Barzanji, directeur du département de la Santé à Erbil. «Une autre équipe est là pour gérer leurs besoins immédiats. Nous avons également mobilisé des ambulances pour emmener les cas les plus graves vers les hôpitaux».

«Un fardeau»

«Daesh a dû décider qu'il ne pouvait plus nourrir et surveiller (ces personnes). Ils étaient devenus un fardeau», analyse Khodr Domli. Pour Vian Dakhil, une députée yazidie devenue mondialement célèbre après avoir lancé un appel à l'aide pour sa communauté décimée par les djihadistes, «Daesh a compris qu'il n'y avait aucun avantage à garder ces vieillards».

Mais, selon un responsable kurde qui a recueilli le témoignage d'un rescapé, 3.000 yazidis sont encore aux mains de Daesh. «Il m'a dit qu'il avait entendu ce chiffre dans une conversation entre djihadistes sur le nombre de repas qu'ils devaient servir».

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