VIDEO. Le retour à la vraie vie de l'homme au cÅ?ur artificiel

Le professeur Carpentier, père de cette prothèse unique, nous l'annonce : l'homme de 68 ans implanté en août a pu rentrer chez lui. Une première mondiale.

VIDEO. Le retour à la vraie vie de l'homme au cÅ?ur artificiel

    On ne verra pas son visage car il tient à préserver sa vie toute neuve. L'équipe médicale qui a opéré puis entouré depuis le 5 août ce deuxième patient équipé d'un cÅ?ur Carmat y veille. Inventeur de cette prothèse qui bat dans sa poitrine, le professeur Alain Carpentier s'en porte garant. « Question d'éthique », précise le médecin, pourtant fier, alors que se terminent les 25e journées européennes de la Société française de cardiologie, de livrer de bonnes nouvelles de la santé de ce deuxième pionnier et d'en dévoiler aujourd'hui la toute première photo, que nous publions en exclusivité. « Pour nous, pour le pays, surtout ces temps-ci, c'est une aventure merveilleuse », sourit le médecin.

    Grâce à l'expérience de la première opération, conduite sur Claude Dany le 18 décembre 2013, la deuxième intervention, menée cette fois au CHU de Nantes (Loire-Atlantique) par la même équipe de chirurgiens, avait duré moins longtemps : six heures trente au lieu de huit heures. Le patient a rapidement pu sortir du service de réanimation. Jour après jour, au fil de l'automne, le succès de l'opération a dépassé celui de la première. Claude Dany s'était éteint au bout de soixante-quatorze jours, ce qui n'était déjà pas une mince performance.

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    Cinq mois après l'intervention, le deuxième opéré non seulement vit, mais il va bien. Mieux : une étape des plus importantes a été franchie cette fois, puisqu'il a pu rentrer chez lui le 2 janvier. Equipé d'un dispositif léger d'alimentation et de surveillance de sa prothèse cardiaque (voir infographie ci-dessous), l'homme, âgé de 68 ans, dont on apprendra juste qu'il est passionné d'armes anciennes, peut désormais vivre chez lui, aller et venir en toute autonomie. Marié, père de deux grands enfants, il en goûte chaque seconde.

    « Avant l'opération, il m'a écrit une lettre bouleversante, me disant qu'il ne regretterait rien, parce qu'il n'en pouvait plus », confie le professeur Carpentier. La vie d'avant, c'était celle d'un insuffisant cardiaque à un stade avancé de la maladie. Celui où chaque mouvement pèse et essouffle, où le périmètre de vie se réduit à l'espace compris entre un lit et un fauteuil. Un stade où l'on a déjà subi plusieurs Å?dèmes pulmonaires, où l'on craint le prochain et sait que les jours sont comptés quand on a dépassé l'âge d'une possible greffe classique, soit 60 ans. Désormais, il peut même savourer la joie d'un déjeuner en famille, loin de chez lui.