L'Union européenne a décidé, lundi 19 janvier, de faire appel de la récente décision de la justice européenne ordonnant le retrait du Hamas de la liste des organisations terroristes.
Cette décision a été adoptée au début d'une réunion à Bruxelles au cours de laquelle les ministres des affaires étrangères doivent discuter d'un renforcement de la lutte contre le terrorisme, a précisé Susanne Kiefer, porte-parole du Conseil, qui représente les Etats.
La justice européenne avait annulé le 17 décembre, pour vice de procédure, l'inscription du mouvement palestinien sur la liste noire de l'Union européenne, où il avait été inscrit en décembre 2001, dans le sillage des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis.
LES EFFETS DE LA MISE AU BAN MAINTENUS
Le Tribunal de l'Union européenne avait estimé que cette inscription était fondée « non pas sur des faits examinés et retenus dans des décisions d'autorités nationales compétentes, mais sur des imputations factuelles tirées de la presse et d'Internet », contrairement à la jurisprudence.
« Cette décision était clairement fondée sur des bases procédurales et n'impliquait pas une évaluation par le Tribunal de la pertinence de désigner le Hamas comme organisation terroriste », a relevé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. « Le combat contre le terrorisme reste une priorité pour l'UE », qui est « déterminée à assécher le financement [de ces activités] », a-t-elle ajouté.
Les effets de la mise au ban du Hamas, dont le gel de ses avoirs en Europe, seront pourtant maintenus provisoirement dans l'attente du jugement de l'appel. La justice européenne ne devrait pas se prononcer avant au moins un an.
« UN ACTE IMMORAL » POUR LE HAMAS
L'annonce de ce prochain jugement en appel a fait réagir Sami Abou Zouhri, porte-parole du Hamas à Gaza, pour qui « l'obstination de l'Union européenne à vouloir inscrire le Hamas sur la liste des organisations terroristes est un acte immoral qui reflète la partialité de l'UE dans son ensemble en faveur de l'occupant israélien et qui offre à ce dernier une couverture pour ses crimes contre le peuple palestinien ».
Lors de la décision de la justice européenne en décembre, tant la Commission européenne que Paris et Londres avaient réaffirmé que l'Union européenne considérait toujours le Hamas comme « une organisation terroriste », annonçant qu'ils allaient faire un recours. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait pour sa part appelé l'Union européenne à maintenir les sanctions contre le Hamas, estimant que le jugement du tribunal constituait « une hypocrisie stupéfiante » à l'égard de l'Etat israélien.
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