2015, une année à haut risque
En janvier, mais surtout en février et en mars, les marées vont aligner des coefficients supérieurs à 109 – et même proposer deux «marées du siècle». La prudence s'impose.
En 2015, il faut espérer que la marée sera en blanc. Car cette année va s’attacher à célébrer, en grande pompe, les épousailles (parfois tourmentées) du soleil et de la lune, proposant pas moins de 74 marées d’un coefficient égal ou supérieur à 100.
Et, surtout, trois rendez-vous majeurs dès le premier trimestre, avec des coefficients 109 en janvier, 118 en février et 119 en mars.
Autrement dit une très belle marée et deux « marées du siècle », phénomène qui, en moyenne, « se produit tous les dix-huit ans » selon le SHOM (Service Hydrographique et océanographique de la Marine).
Houle, vent, pression
Si les amateurs de phénomènes naturels spectaculaires et les férus de pêche à pied seront gâtés, d’autres, en revanche, guetteront avec inquiétude la force du vent et la hauteur des vagues ces jours-là. Notamment aux alentours de la marée haute.
Car les mouvements naturels de l’eau salée peuvent être dramatiquement amplifiés par certains phénomènes météo : une forte houle, des vents violents et une faible pression atmosphérique – autant de facteurs fréquents en hiver.
Le coefficient de marée en quelques mots
En France, l'ampleur de la marée par rapport à sa valeur moyenne est indiquée par le coefficient de la marée, exprimé en centièmes, qui prend une valeur comprise entre 20 et 120.
> Une marée de coefficient supérieur à 70 est qualifiée de marée de vives-eaux.
> Une marée de coefficient inférieur à 70 est qualifiée de marée de mortes-eaux.
> Une marée de coefficient 95 est une marée de vives-eaux moyennes.
> Une marée de coefficient 45 est une marée de mortes-eaux moyennes.
Risque de « vagues-submersion »
Rappelons que la pression joue un rôle non négligeable sur le niveau de la mer, une dépression permettant à l’eau de monter jusqu’à 60 centimètres de plus que les valeurs attendues. Ajoutez à cela un vent aggravant (de sud-ouest, d’ouest ou de nord-ouest, selon la configuration de la côte et son orientation) et, surtout, une forte houle, même venue de loin, et vous obtenez tous les ingrédients pour une nette surcote, donc un fort risque « vagues-submersion ».
Instruits par le passage de la tempête Xynthia, en 2010 (le coefficient était alors de 102), puis l’impressionnante succession de violentes tempêtes, l’hiver dernier, élus et techniciens du réseau de surveillance mis en place par l’Etat seront sur le qui-vive.
Et vous donc. Simples spectateurs, promeneurs, photographes ou pêcheurs, prenez la mesure des éléments et tenez-vous informé des horaires des marées, mais aussi des conditions météo, vent et vagues.
Consultez les sites des opérateurs météo, guettez les bulletins de vigilance orange et rouge de MétéoFrance sur son site internet ainsi que sur son répondeur téléphonique, également gratuit, au 05 67 22 95 00.
Quant aux habitants dont la maison est en bordure de littoral, outre les conseils de base (évacuer les personnes, fermer, bloquer et calfeutrer toutes les ouvertures, s’éloigner des fenêtres si l'on ne peut partir, mettre en hauteur, voire à l’étage, les biens les plus précieux…), sachez que la plupart de municipalités - de Boulogne à Bayonne - ont mis en place des services de suivi, avec numéros verts ou alertes automatiques en cas de crue, par téléphone ou par mail.
Ainsi, la ville de Landerneau a fait appel au système de TéléAlerte de Gedicom, qui permet par exemple de contacter près de 7 000 personnes en dix minutes.
Les grands coef du début de l’année 2015
> Janvier 2015
Mercredi 21 janvier : coef. 103 et 106.
Jeudi 22 janvier : coef. 109 et 109.
Vendredi 23 janvier : coef. 109 et 106.
> Février 2015
Jeudi 19 février : coef. 109 et 113.
Vendredi 20 février : coef. 116 et 118.
Samedi 21 février : coef. 117 et 115.
Dimanche 22 février : coef. 111 et 106.
> Mars 2015
Vendredi 20 mars : coef. 110 et 115.
Samedi 21 mars : coef. 118 et 119.
Dimanche 22 mars : coef. 111 et 105.