Le militant bahreïni des droits de l'homme Nabil Rajab a été condamné mardi 20 janvier à six mois de prison pour « atteinte aux institutions ». Le militant, membre de la majorité chiite, était poursuivi pour des tweets jugés insultants envers les autorités sunnites du royaume. Nabil Rajab, qui avait été libéré un mois après son arrestation, le 1er octobre, pourra toutefois éviter la prison s'il paie une caution de 200 dinars (531 dollars).
« De nombreux Bahreïnis qui ont rejoint le terrorisme et l'EI [Etat islamique] viennent des institutions sécuritaires, et ces institutions ont été le premier incubateur idéologique », avait notamment écrit Nabil Rajab.
Des organisations de défense des droits de l'homme avaient demandé à la mi-janvier aux alliés occidentaux de Bahreïn de faire pression sur le royaume pour qu'il abandonne les poursuites contre le militant. Bahreïn, allié des Etats-Unis et siège de la Ve flotte américaine, fait partie des pays ayant rejoint la coalition internationale antidjihadiste.
Le petit royaume (1,3 million d'habitants) est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par la majorité chiite qui réclame à la dynastie sunnite Al-Khalifa une vraie monarchie constitutionnelle. Nabil Rajab était l'un des animateurs de ce mouvement. Directeur du Centre bahreïni pour les droits de l'homme, il avait été libéré en mai après deux ans d'emprisonnement pour avoir participé à des manifestations non autorisées.
Le chef de l'opposition chiite, Cheikh Ali Salmane, sera jugé pour sa part le 28 janvier pour tentative de changement du régime par la force, les menaces et des moyens illégaux. L'arrestation à la fin de décembre de Cheikh Salmane, qui dirige Al-Wefaq, le plus important mouvement de l'opposition, a provoqué de violentes protestations de la communauté chiite de Bahreïn.
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