Un ancien militaire français des forces spéciales devenu jihadiste

A la base militaire de Varces, en Isère, des soldats des forces spéciales du 1er RPIMa se préparent à une visite du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le 5 décembre 2014. - Jean-Pierre Clatot - AFP
Ils sont formés par la France avant de se retourner contre elle pour basculer dans le jihad. Un jour, dans le terrorisme? Selon le journaliste Jean-Dominique Merchet, de L'Opinion, les jihadistes auraient accueilli en leur sein une recrue de choix: un ancien militaire du Premier régiment d'infanterie de marine, installé à Bayonne.
Pire, cet ancien soldat aurait bénéficié de la formation du stage Rapas (pour Recherche aéroportée et spécialisée), décrit comme "l'un des plus sélectifs de l'armée de terre, comparable à la sélection pour le GIGN ou les commandos-marine". Un individu rompu aux techniques guerrières, le tir bien sûr, mais aussi le sabotage ou la survie.
L'homme issu d'une famille d'origine maghrébine et de confession musulmane est soupçonné d'avoir rejoint la Syrie pour combattre avec les jihadistes, se serait radicalisé progressivement à la fin de son engagement quinquennal dans l'armée qu'il avait quittée pour offrir ses services à une société de sécurité privée française. Affecté à la protection de sites pétroliers dans la péninsule arabique, il se serait brouillé avec son employeur avant de "disparaître des écrans radars".
Les services de la Défense en alerte sur ce phénomène
Actuellement, une demi-douzaine d'anciens militaires français aurait rejoint les rangs des combattants islamistes de Syrie et d'Irak.
Le ministre de la Défense a apporté la confirmation de ce phénomène, heureusement de faible ampleur, en répondant aux questions des journalistes, ce mercredi après les annonces de Manuel Valls contre le terrorisme. Jean-Yves Le Drian a d'abord voulu souligner que "les cas de militaires tentés par une aventure jihadiste sont d'une extrême rareté".
Il a ensuite assuré que les moyens mis en oeuvre pour endiguer ce phénomène allaient être renforcés. "La DPSD, le service interne à la sécurité et à la protection de la Défense, va renforcer sa vigilance et ses moyens vont être augmentés dans le cadre des mesures de ce qu'a indiqué le Premier ministre", a-t-il dit.
Manuel Valls venait d'abord d'annoncer un train de nouvelles mesures pour lutter contre le terrorisme et de nouveaux moyens, dont notamment l'embauche de 2.680 emplois dédiés.