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L'attaque avait tout pour mettre le feu au Moyen-Orient. Mais les deux meilleurs ennemis de la région - Israël et Iran - semblent pour l'heure tenter d'en minimiser la portée. L'aviation israélienne a vraisemblablement mené un raid aérien dimanche contre un convoi militaire circulant dans la province syrienne de Quneitra, sur le plateau du Golan, tuant six combattants du Hezbollah libanais ainsi que six militaires iraniens. Si, à première vue, l'opération israélienne semble peu différer des précédentes visant en Syrie, depuis le début de la guerre civile en 2011, le mouvement chiite libanais ou des convois d'armes qui lui étaient destinées, les cibles abattues lui donnent une tout autre ampleur.
En effet, le raid de Tsahal a tout d'abord coûté la vie à deux hauts responsables du parti de Dieu : le commandant Mohammad Issa, responsable stratégique du mouvement en Syrie et en Irak, ainsi que Jihad Moughnieh, responsable militaire dans le Golan et fils d'un ancien haut commandant militaire du Hezbollah assassiné en 2008 à Damas par le Mossad. Surtout, l'opération a éliminé pour la première fois un général iranien : Mohammad Allahdadi, haut gradé des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite iranienne dépêchée depuis 2011 en Syrie pour sauver le régime de Bachar el-Assad.
Attaques préparées contre Israël
D'après une source sécuritaire israélienne interrogée par l'Agence France-Presse, les frappes, menées par des hélicoptères, visaient des "éléments terroristes accusés de préparer des attaques contre l'État hébreu". "Les cibles étaient hautement stratégiques", affirme Ely Karmon, chercheur en problématique stratégique et en contre-terrorisme au centre interdisciplinaire de Herzliya (Israël). "Au cours des quatre derniers mois, l'Iran et le Hezbollah ont profité de la faiblesse du régime syrien (qu'ils soutiennent, NDLR) pour construire une plateforme territoriale sur le plateau du Golan, aux portes d'Israël, en vue d'y mener une action importante à l'avenir contre Israël, assure le spécialiste. Le régime syrien ne contrôlant plus ce territoire, Israël se donne le droit d'empêcher une nouvelle menace de se bâtir."
Une nouvelle menace que juge exagérée Mohammad-Reza Djalili*, professeur émérite à l'Institut de hautes études internationales et du développement. "Un tel scénario ne serait pas logique de la part de l'Iran", estime-t-il de son côté. "L'Iran possède déjà une présence importante dans le sud du Liban, et donc à la frontière d'Israël, par le biais du Hezbollah (qu'il a créé et qu'il finance, NDLR). Or, depuis la guerre du Liban de 2006, il n'y a plus eu d'accrochage important avec Israël", rappelle-t-il.
Attaque la plus meurtrière contre l'Iran et le Hezbollah
L'onde de choc du meurtre d'un haut gradé iranien par Israël semble en tout cas avoir résonné jusqu'à Tel-Aviv. Fait rare, elle a amené mardi un haut responsable sécuritaire israélien à s'exprimer anonymement pour éteindre l'incendie. "Nous ne nous attendions pas à un tel bilan en termes de statut des personnes tuées - et certainement pas un général iranien", a indiqué l'officier israélien à l'agence de presse Reuters. "Nous pensions que nous frappions une unité ennemie de terrain qui se préparait à nous attaquer à la frontière." Si l'attaque israélienne demeure la plus meurtrière contre le Hezbollah et l'Iran depuis le début de la guerre en Syrie, elle n'a toutefois pas provoqué de représailles chez les deux alliés chiites.
À peine quelques jours avant le raid, Hassan Nasrallah, le chef du mouvement chiite libanais, avait pourtant menacé Israël de riposte ferme en cas d'attaques en Syrie. Or le leader du parti de Dieu s'est pour l'heure terré dans le silence. "On voit mal le Hezbollah, déjà massivement engagé en Syrie aux côtés du régime, ouvrir un nouveau front direct contre Israël", estime l'expert Ely Karmon. La prudence est également de mise à Téhéran, où ni le Guide suprême, l'ayatollah Khamenei, ni le gouvernement du président "modéré" Hassan Rohani n'ont réagi à la mort du général Mohammad Allahdadi.
"Les sionistes doivent s'attendre à de terribles foudres" (chef de Gardiens de la révolution)
La virulente diatribe anti-israélienne attendue est finalement arrivée du chef des Gardiens de la révolution, le général Mohammad Ali Jafari. "Les sionistes doivent s'attendre à subir des éclairs dévastateurs", a-t-il lancé mardi, avant d'appeler à "l'élimination complète de cette source de corruption". Des propos habituels chez les responsables iraniens, et le plus souvent à destination interne. "Il ne s'agit que de gesticulations", tempère Mohammad-Reza Djalili. "Car les Iraniens ne cherchent pas de confrontation directe avec les Israéliens. Ils savent bien qu'une attaque contre Israël entraînerait une riposte massive", ajoute le spécialiste de la politique étrangère iranienne. "D'autre part, l'Iran n'a pas intérêt à se tirer une balle dans le pied en torpillant les négociations cruciales avec les grandes puissances sur le nucléaire."
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Déterminée à conclure un accord sur cet épineux dossier pour mettre un terme aux sanctions internationales qui asphyxient son économie, la République islamique n'aurait en effet aucun intérêt à saborder les pourparlers par une attaque directe contre l'État hébreu. D'autant que l'Iran est devenu un allié objectif essentiel des États-Unis en Irak et en Syrie contre l'organisation État islamique. Ainsi, à l'occasion des funérailles du général Mohammad Allahdadi mercredi, le ministre iranien de la Défense a laissé entendre que son pays ne riposterait pas, dans l'immédiat, à l'État hébreu. "L'important est le lieu et le moment de cette réponse" qui doit être proportionnelle à l'attaque, a ainsi déclaré le général Hossein Dehghan, en marge de la cérémonie.
Souhaitant pour l'heure éviter tout conflit direct avec Israël, les Gardiens de la révolution pourraient fomenter leur revanche en catimini, par l'entremise du Hezbollah libanais. En effet, le mouvement islamiste chiite est fortement soupçonné d'être derrière les attentats perpétrés en 2012 contre un bus de touristes israéliens (sept morts) en Bulgarie et contre le personnel de l'ambassade d'Israël à New Delhi (quatre blessés). Ely Karmon en est en tout cas convaincu : "Le Hezbollah et l'Iran tenteront à coup sûr de mener une attaque contre les intérêts israéliens, affirme-t-il. Surtout que, au cours des trois dernières années, la grande majorité de leurs tentatives a failli."
(*) Mohammad-Reza Djalili, auteur avec Thierry Kellner de 100 questions sur l'Iran (éditions La Boétie).
"la prochaine guerre sera celle d'Israël et du Hezbollah
«C'est le journal hebreux Times of Israël qui évoque ces ligne...s »
Le Hezbollah a tenu surtout à renforcer sa capacité balistique : 60000 missiles, braqués sur Israël dont la plupart sont de courte portée. 5000 d'entre eux sont d'une portée de 250 kilomètres qui peuvent atteindre Tel Aviv et sa banlieue. Le Hezbollah possède aussi 300 missiles qui sont capables de frapper l'ensemble du territoire israélien. " Le Hezbollah est aujourd'hui capable de tirer des centaines de ces mêmes engins. Mais ce qui donne du vertige aux officiers israéliens, ce n'est pas le nombre des missiles mais leurs précisions. Le Hezbollah vient d'acquérir des missiles M600 made in Syria ou encore des Fateh 110, tels ceux que l'aviation israélienne a bombardées dans a banlieue de Damas le 5 mai ". Le Hezbollah a aussi des missiles Scud, d'une haute précision. Ce sont des engins capables de frapper les infrastructures, les bases militaires, les aéroports les centres de commandement, les bâtiments publics d'Israël.
En ce qui concerne les effectifs, " le Hezbollah compte entre 20 à 40000 hommes, " le docteur Shaoun Shabira, expert israélien estime que ces forces sont prêtes à tous les points de vue pour mener des combats asymétriques. On peut trouver dans leurs rangs des techniciens maritimes, des techniciens de l'armée de l'air, des forces spéciales. Des forces de sécurité et de renseignement qui parlent parfaitement hébreu !
"JSS News
La France a offert au Liban 100 missiles anti-char, a indiqué aujourd’hui un représentant du gouvernement libanais, confirmant un projet qui avait soulevé des inquiétudes en Israël et aux Etats-Unis. Une démarche de guerre pure et simple quand on sait que tout ce qui appartient à l’armée régulière est détourné pour le Hezbollah. On note d’ailleurs que ces missiles n’ont qu’un seul but : détruire les chars (israéliens) qui dans la prochaine guerre, voudront détruire le Hezbollah. "
"La prophétie lucide de l’ancien chef du Shin Beth, Ami Ayalon, « Nous gagnons chaque bataille, mais nous perdons la guerre. »
Documentaire The Gatekeepers
L'Iran ne bougera pas, risque de voir l Amérique, mettre ses pieds dans l affaire
les iraniens au trop de souvenir avec... la Guerre avec l Irak
Article qui résume bien la situation : L'Iran est affaiblit dans la région et le hezbollah est déjà occupée en Syrie pou...r riposter. Cette attaque est une énième provocation d'Israël pour attaquer L'Iran en frontal. Ce dernier a bien raison de faire profil bas.