Infections nosocomiales : les patients veulent être informés

L'association à l'origine des états généraux des infections nosocomiales et de la sécurité des patients préconise un "vrai programme de prévention".

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En 2010, sur 11 millions de personnes hospitalisées, plus de 30 000 auraient été victimes d'un accident thérapeutique.
En 2010, sur 11 millions de personnes hospitalisées, plus de 30 000 auraient été victimes d'un accident thérapeutique. © SIPA

Temps de lecture : 3 min

En 2010, sur 11 millions de personnes hospitalisées, plus de 30 000 auraient été victimes d'un accident thérapeutique, et la moitié de ces tragédies aurait pu être évitée. Ces chiffres (malheureusement relativement peu récents) viennent d'être rappelés à la presse par Béatrice Cerreti et Claude Rambaud, respectivement présidente et vice-présidente du Lien, l'association à l'origine des états généraux des infections nosocomiales et de la sécurité des patients. Organisés tous les deux ans en France, ils sont destinés à faire le point sur les progrès en matière d'infections liées aux soins et aussi sur les insuffisances à combler. Les 5e états généraux vont se tenir à la Maison de la Cité internationale universitaire de Paris, le 5 février prochain, sur le thème : "Accidents médicaux, nous voulons savoir !"

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"Nous avons pleinement conscience que rien ne se fait jamais d'un simple coup de baguette magique, mais nous sommes aussi intimement persuadés que, quand la volonté des pouvoirs publics et des professionnels de santé est là, de grandes avancées sont possibles", écrivent ces deux femmes dans l'introduction du dossier remis à la presse. "Et que cette volonté est souvent décuplée quand nous, associations de défense des patients, jouons pleinement notre rôle et maintenons notre vigilance sans faille."

Transparence

Béatrice Cerreti et Claude Rambaud listent d'abord ce qui a changé depuis deux ans. Elles se félicitent du lancement d'un programme national de sécurité des patients, même si la mise en oeuvre de certaines préconisations et mesures tarde. Elles prennent pour exemple la publication du décret sur la déclaration des "événements indésirables". Ces lenteurs leur font craindre que "les résistances des institutions de santé s'installent et qu'un vrai programme de prévention des accidents reste à l'état de papier". Elles souhaitent donc une prise de conscience des professionnels pour éviter que perdurent "les trop nombreuses et ignorées erreurs évitables".

À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre Concernant "ce qui n'a pas changé", les deux femmes se déclarent toujours incapables de dire combien de patients décèdent ou restent invalides à la suite d'erreurs médicales évitables, qu'elles soient d'origine médicamenteuse, liées à des fautes de pratique ou d'origine nosocomiale. "Nous savons juste, grâce à de trop rares données, que ces erreurs seraient à l'origine de plus de 30 000 décès chaque année, sans compter les centaines de milliers de personnes qui conservent des séquelles à jamais." D'où leur demande d'une levée de l'opacité.

Elles justifient simplement cette nécessité de transparence en affirmant - à juste titre - que, pour mieux lutter, il faut connaître la réalité des choses. L'exemple de la sécurité routière est, à leurs yeux, particulièrement significatif : le nombre de décès sur les routes est passé de 16 000 en 1972 à moins de 4 000 en 2013, malgré l'augmentation du nombre de conducteurs. "Outre les vies volées, les vies brisées et les souffrances injustes, ce sont aussi des dizaines de milliards d'euros de dépenses de santé gaspillés, alors que dans le même temps nous apprenons que les ressources de santé ne seraient pas suffisantes pour garantir l'accès aux traitements pour tous." Il serait quand même surprenant (et désolant) que ce message ne soit pas entendu...

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Commentaires (8)

  • NEZAHUATLCOYOTL

    Pour des résultats tellement minimes que cela ne valait guère la peine. Par contre j'avais été interpellé par une remarq...ue d'un professeur de l'école vétérinaire de maison Alfort qui après une épidémie de listériose avait proposé la question sur l’excès de propreté des fermes qui pouvait entraîner un déséquilibre écologique.
    J'ai connu un excellent chirurgien avec excellente réputation et résultat qui opérait en costume de ville du moins il ne prenait pas de grandes précautions pour rentrer dans le bloc (il ne faisait pas d'os)
    Pour reprendre un aphorisme de Vilain : le seul plein temps de l’hôpital est le staphylocoque. Le problème pour ces grands chercheurs va être de savoir comment on va stériliser tous les hôpitaux du monde et leur attribuer un label : staphylocoque free. Mais le staphylo n'est pas le seul en cause.
    Non les médecins conseils n'ont rien á voir avec le déremboursement des médicaments.

  • Solestella

    Quand on rembourse des soins, il suffit de regarder de quoi il s'agit. Je suppose que ce n'est pas la même ordonnance po...ur quelqu'un qui sort d'une opération sans infection et celui qui en sort avec un streptocoque doré.
    Avec l'informatique, il suffit de signaler les "mots-clés" puis de demander des explications au médecin qui a fait l'ordonnance.
    Il me semble que les médecins ont un rôle à jouer dans la propreté des hôpitaux... Ils peuvent donner des ordres au personnel pour que les consignes d'hygiène et de sécurité soient respectées. Alors rien d'extraordinaire à leur demander, des explications en cas d'infections.
    Comme partout, il suffit de pénaliser les hôpitaux qui ont beaucoup de maladies nosocomiales. Par exemple lorsque des fermetures sont envisagées, autant fermer ceux qui sont dangereux également pour ça. Parce que 30 000 morts, c'est près de 8 fois plus de morts que sur les routes... Et tuer les malades n'est pas le rôle des toubibs.
    Surveiller les ordonnances permettrait aussi d'avoir moins de remboursement inutile : certains toubibs indiquent systématiquement maladie y compris lorsqu'il peut y avoir un responsable à des soins pratiqués. Quand on se casse une jambe parce qu'on vous a poussé, ce n'est pas à la Sécu de payer mais à l'assurance du fautif, mais c'est plus facile à remplir pour le médecin...
    J'aimerais bien savoir aussi qui paie les soins aux accidentés de la route...

  • banjo34

    C est très simple si chaque professionnel de santé se lavait les mains entre chaque patient et si on ne rentrait pas a l... hôpital comme dans un moulin, il n y aurait pas d infection nosocomiale.