Des militants sikhs ont annoncé avoir lancé une action en justice mercredi à New York pour demander aux autorités américaines de mettre un groupe hindou lié au parti au pouvoir en Inde sur la liste noire des organisations considérées par Washington comme «terroristes».

Un tribunal fédéral a publié une injonction exhortant le secrétaire d'État John Kerry à répondre à cette demande dans les 60 jours, selon des documents judiciaires transmis à l'AFP par le mouvement «Sikhs For Justice».

La doléance de 26 pages compare le mouvement Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS) au groupe islamiste armé nigérian Boko Haram.

Les militants affirment aussi que le RSS fut le mentor idéologique du parti de l'actuel Premier ministre indien Narendra Modi, le BJP (Bharatiya Janata Party), un parti nationaliste hindou.

Les militants sikhs accusent le RSS de «mener des campagnes passionnées, violentes et brutales pour faire de l'Inde une nation +hindoue+ avec une identité religieuse et culturelle homogène».

Cette action en justice intervient quelques jours avant une visite en Inde du président américain Barack Obama.

La semaine dernière, à New York, un juge avait rejeté au nom de l'immunité une autre plainte qui accusait M. Modi de «tentative de génocide» lors des émeutes anti-musulmanes de 2002 qui avaient provoqué la mort d'au moins 1.000 personnes.

Gurpatwant Pannun, conseiller juridique des «Sikhs for Justice», a expliqué à l'AFP que la demande avait été déposée après un refus de M. Kerry d'examiner leur demande écrite.

Les craintes de tensions religieuses se sont accentuées en Inde depuis l'arrivé au pouvoir en mai du parti nationaliste hindou BJP.

L'Inde est un pays qui reconnaît dans sa constitution la liberté religieuse.

«Sikhs for Justice» est une organisation à but non lucratif soutenue, selon M. Pannun, par «la plupart» des 500.000 sikhs qui vivent aux États-Unis.