Les manifestations anti-Charlie Hebdo prennent de l'ampleur au Pakistan

"A bas Charlie Hebdo, à bas les blasphémateurs", ont scandé les manifestants réunis à l'initiative du Sunni Tehreek, un mouvement politico-religieux né au début des années 90 pour défendre les intérêts des barelwis, une école de pensée opposée à l'islam plus conservateur des déobandis.

AFP
Les manifestations anti-Charlie Hebdo prennent de l'ampleur au Pakistan
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Des milliers de personnes ont défilé jeudi dans la métropole pakistanaise Karachi (sud) pour dénoncer la publication, la semaine dernière, d'une caricature de Mahomet en Une du journal satirique français Charlie Hebdo.

Il s'agit de la plus importante manifestation anti-Charlie Hebdo organisée au Pakistan depuis l'attaque contre le journal satirique français, fatale à 12 personnes, le 7 janvier.

"A bas Charlie Hebdo, à bas les blasphémateurs", ont scandé les manifestants réunis à l'initiative du Sunni Tehreek, un mouvement politico-religieux né au début des années 90 pour défendre les intérêts des barelwis, une école de pensée opposée à l'islam plus conservateur des déobandis.

Si les barelwis ont longtemps été considérés comme plus pacifiques et moins conservateurs que les déobandis, école ayant nourri la mouvance talibane, ils semblent toutefois s'être radicalisés au cours des dernières années sur des questions comme le blasphème.

La loi sur le blasphème prévoit jusqu'à la peine de mort pour quiconque "insulte" Mahomet au Pakistan, où les autorités ont dénoncé à l'unisson la publication d'une caricature du prophète de l'islam dans le numéro des "survivants" de Charlie Hebdo.

Un photographe de l'AFP avait été grièvement blessé par balle vendredi dernier dans une petite manifestation anti-Charlie Hebdo à Karachi qui avait tourné à la confrontation entre forces de l'ordre et protestataires.

Des partis islamistes ont appelé à de nouvelles manifestations vendredi à travers le Pakistan, géant de près de 200 millions d'habitants où les caricatures de Mahomet ont certes choqué sans toutefois mobiliser de grandes foules.

En Afghanistan voisin, une cinquantaine de personnes ont manifesté pacifiquement jeudi près de l'ambassade française à Kaboul en chantant "France, tu es le diable".

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