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AFRIQUE

AfriLeaks, le site d'une nouvelle génération de journalistes africains

Lancé mercredi, le site AfriLeaks doit permettre aux citoyens d’attirer l'attention des médias africains sur des affaires non-élucidées ou des cas de violations des droits. Un renouveau du journalisme d’investigation, qui n'est pas sans danger.

Comme dans une boîte aux lettres, les citoyens pourront déposer des témoignages en toute sécurité sur le site d'AfriLeaks.
Comme dans une boîte aux lettres, les citoyens pourront déposer des témoignages en toute sécurité sur le site d'AfriLeaks. Issouf Sanogo, AFP
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Le 13 décembre 1998, alors qu'il enquêtait sur des affaires liées à la famille Compaoré, le célèbre journaliste Norbert Zongo est victime d'un accident de voiture dont les circonstances n'ont jamais été élucidées. En 2013, Edward Chindori-Chininga, ancien ministre zimbabwéen de l’Énergie et des mines succombe à son tour dans un accident de la route suspect.

Ces deux exemples peuvent illustrer les difficultés de la presse d’investigation en Afrique. Le site AfriLeaks pourrait contribuer à combler ce manque. Pensé comme une "boîte aux lettres", le site a été mis en ligne mercredi 14 janvier et doit permettre aux citoyens de déposer de façon anonyme des témoignages et d’entrer en contact avec des journalistes d’investigation. Une sorte de WikiLeaks à l’africaine.

Lanceurs d’alertes

Interrogée par le "Guardian", Khadija Sharife, journaliste d’investigation sud-africaine qui participe à la création d'AfriLeaks, voit tout de même une ombre au tableau  : "Les lanceurs d’alertes avec qui nous avons communiqué ne sont même pas conscients de la nécessité [de prendre] des précautions élémentaires comme le cryptage d’emails".

Les journalistes qui collaboreront à Afrileaks recevront des formations de journalisme d’investigation. "Comment vérifier l'authenticité d'un document, d'une source, comment mener une contre-interview pour évaluer la cohérence d'un récit, etc." détaille Khadika Sharife à "Jeune Afrique".

Les lanceurs d’alerte seront, eux aussi, formés pour leur propre protection. Leigh Baldwin, journaliste d’investigation au Global Witness, l’un des groupes de presse associés à la création d’Afrileaks, souligne dans le Guardian que "trop souvent, la corruption et les violations de droits ne sont pas signalés en Afrique en raison des risque encourus par les sources".

Une initiative risquée

La comparaison avec WikiLeaks sucite bien entendu l'engouement. Mais AfriLeaks n'est pas une réplique. Principale différence : le site n’agira qu’en tant que "boîte de réception" des informations livrées par les citoyens. Elles seront ensuite transmises au média que le lanceur d’alerte aura choisi. D’où la nécessité de construire un large réseau de groupes de presse prêts à collaborer avec le site. Dix-neuf groupes de presse africains ont déjà adhéré à l’initiative.

Le danger n’en est pas moindre, surtout en Afrique. Les fondateurs d’AfriLeaks affirment en être conscients et prennent toutes les mesures nécessaires à la protection des lanceurs d’alertes et des journalistes. Pour Khadija Sharife et Giovanni Pellerano, le développeur du site, cités par "The Guardian", "toutes les personnes qui participent au projet savent que relayer des informations peut être une question de vie ou de mort".
 

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