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BAHREIN

Vidéo : la police bahreïnie cible les manifestants en plein visage

Sur cette vidéo filmée en marge de manifestations au Bahreïn, un homme est touché au visage par un tir de grenaille provenant d’un véhicule blindé. Selon des activistes, la scène aurait eu lieu mardi à Bilad al-Qadeem, banlieue de Manama où des manifestants demandent depuis plusieurs semaines la libération du leader Sheikh Ali Salman arrêté en décembre.

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Sur cette vidéo filmée en marge de manifestations au Bahreïn, un homme est touché au visage par un tir de grenaille provenant d’un véhicule blindé. Selon des activistes, la scène aurait eu lieu mardi à Bilad al-Qadeem, banlieue de Manama où des manifestants demandent depuis plusieurs semaines la libération du leader Sheikh Ali Salman arrêté en décembre.

Au début de la vidéo, le manifestant se tient débout au coin d’un mur et tient à la main le portrait de Salman. À quelques mètres de lui se trouve un véhicule blindé des forces de sécurité. Il a visiblement été aspergé de peinture par les habitants sur son passage et est immobilisé. Après quelques instants, le canon d’une arme apparaît rapidement dans une fente, sur le côté du blindé, et un tir vise le manifestant au visage. Le jeune homme prend la fuite mais s’effondre quelques mètres plus loin le visage en sang. D’autres manifestants s’approchent de lui pour lui venir en aide.

Dans une autre partie de la vidéo, que France 24 a choisi de ne pas diffuser, l’homme est soigné dans un endroit non localisé. Son visage est criblé de petits impacts de balles.

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"Il n’a pas été emmené à l’hôpital. Les manifestants ont trop peur de finir en prison"

Hussain Radhi est membre du centre bahreïni pour les droits de l’Homme.

 

La situation est particulièrement tendue à Bilad al-Qadeem car c’est là qu’habitait Salman avant son arrestation. Les forces de sécurité ont tout un tas de stratégies pour faire taire les manifestants, notamment les gaz lacrymogènes dont elles usent sans modération mais aussi les tirs de grenaille. C’était particulièrement courageux de la part de cet homme de s’approcher autant du véhicule, car ce n’est pas la première fois que les forces de sécurité tirent à bout portant. Plusieurs autres cas nous ont été rapportés.

 

Le manifestant n’a pas pu être amené à l’hôpital. Ils n’y vont jamais car ils ont beaucoup trop peur que ça ne les mène directement en prison. Mais nos contacts dans le quartier nous ont dit qu’il était soigné et se remettait.

 

Salman, dont le procès devrait se tenir fin janvier, est un responsable religieux chiite accusé de vouloir renverser le gouvernement. Il est aussi le chef du mouvement Al Wefaq, un parti chiite très critique envers les autorités bahreïnies. Mardi, un autre opposant, Nabeel Rajab, a été condamné à six mois de prison pour un tweet jugé insultant envers l’armée.

Pays à majorité chiite (environ 75 % de la population), le Bahreïn est dirigé par une monarchie et un gouvernement exclusivement sunnite. Depuis le mois de février 2011, des membres de la communauté chiite qui s’estiment victimes de discriminations descendent donc régulièrement dans la rue. D’après les chiffres communiqués par la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) en mai 2014, au moins 89 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations.

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