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Tunisie

Tunisie: Habib Essid forme un gouvernement sans Ennahda

Le Premier ministre tunisien désigné Habib Essid a présenté vendredi au président Béji Caïd Essebsi, un gouvernement « de compétences nationales », dont le parti islamiste Ennahda est absent. Ce gouvernement composé de 24 ministres et 15 secrétaires d'Etat est marqué par la présence par la présence de technocrates aux côtés de membres du principal parti de l'Assemblée Nidaa Tounès et de son allié l'ULP (Union patriotique libre) du milliardaire Slim Riahi. Un gouvernement qui doit encore obtenir la confiance du Parlement. 

Le Premier ministre désigné Habib Essid présente la liste de son gouvernement au président Beji Caïd Essebsi, à Tunis, le 23 janvier 2015.
Le Premier ministre désigné Habib Essid présente la liste de son gouvernement au président Beji Caïd Essebsi, à Tunis, le 23 janvier 2015. REUTERS/Stringer
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Habib Essid, nommé Premier ministre de Tunisie, a annoncé vendredi à la presse la formation de son gouvernement, au terme de négociations avec l'alliance laïque Nidaa Tounès, la première force politique du pays, et d'autres formations représentées au Parlement. « Ce gouvernement est un gouvernement de compétences nationales, qui rassemble des personnalités politiques (...), de la société civile, des gens d'expérience et d'expertise », a-t-il assuré.

Nidaa Tounès, qui est arrivé en tête des législatives d'octobre, remportant 86 sièges au Parlement, s'est réservé plusieurs portefeuilles, notamment les Affaires étrangères, la Santé et le Transport. Le ministère des Affaires étrangères revient à son secrétaire général Taïeb Baccouche.

Les autres postes sont attribués à ses alliés de l’Union patriotique libre (UPL)  - de l'homme d'affaires Slim Riahi, qui obtient le Tourisme et la Jeunesse et Sports -, mais   surtout à des personnalités indépendantes, à la tête notamment des ministères régaliens. Des personnalités sans couleur politique, en apparence, car certains ont soutenu Nidaa Tounès et beaucoup ont même travaillé en 2011 pour le gouvernement de Beji Caïd Essebsi, fondateur du parti et désormais chef de l’Etat.

Grand absent : Afek Tounes, formation libérale, retirée au dernier moment. Fâché d’abord par la méthode : programme trop flou, informations distillées au compte-goutte. Seuls des postes mineurs lui ont été proposés. Ses membres soulignent la présence excessive d’indépendants non représentatifs.

Absence également du parti Ennahda, pourtant prêt à participer, alors que l’idée d’un gouvernement d’union planait. Chez les islamistes, on dénonce un coup de théâtre qui confirme la volonté de domination de Nidaa Tounès.

Sans surprise, le Front populaire, coalition de gauche, quatrième force à l'Assemblée, en est également exclu. Ses cadres pointent du doigt un cabinet peu solide, sans crédibilité. 

La liste de 24 ministres et 15 secrétaires d'Etat comprend neuf femmes, dont trois ministres (Culture, Femme et Famille, Formation professionnelle). Ce gouvernement doit encore obtenir la confiance du Parlement avant d'entrer en fonctions.

Difficile dans ces conditions pour le chef du gouvernement d’assurer un vote de confiance de l’Assemblée à son cabinet, attendu la semaine prochaine, Nidaa Tounès n’ayant qu’une majorité relative. Les partis d’opposition n’ont pas encore donné leur ligne de conduite. Le bureau exécutif du Front populaire va se réunir pour déterminer s'il appellera ou non à la confiance. 

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