Le Yémen est l'une des places fortes d'Al Qaïda. Les Etats-Unis l'ont compris très tôt. Leur combat contre Al Qaïda s'y concentre. Depuis 2009 par exemple, Washington a mené plus de 110 frappes aériennes au Yémen. Mais ce combat, ils ne l'ont pas mené seuls. Le gouvernement yéménite était un partenaire important. Il donnait par exemple son feu vert aux frappes aériennes sur son territoire ou fournissait des renseignements stratégiques aux Américains.
Que va-t-il se passer maintenant alors que les milices Houthis ont quasiment pris le contrôle de la capitale Sanaa et poussé le président vers la sortie ? C'est la grande inconnue. L'ambassade américaine reste ouverte à Sanaa mais peut-être plus pour longtemps. Si elle ferme, la présence militaire américaine sera fortement réduite. Les Etats-Unis s'inquiètent de l'évolution de la situation alors que le Yemen est un pivot dans leur lutte contre le terrorisme.
Le Yémen est en tout cas à un moment clé de son histoire. Les Houthis, chiites, qui ont pris Sanaa ont des revendications territoriales. Ils veulent affirmer leur souveraineté sur le nord du pays. Mais jusqu'où iront ces revendications ? Certains s'inquiètent d'un scénario à l'irakienne où le clivage sunnite/chiite s'accentue; où les groupes sunnites - extrémistes - attire finalement la sympatie de ceux qui se sentent menacés par les milices houthistes, chiites.
Les houthistes ont donc le même ennemi que les Américains... mais ils ne sont pas leurs amis pour autant. Une dangereuse partie d'échec a débuté au Yémen.
RTBF
