Le gouvernement japonais a indiqué dans la nuit de samedi à dimanche (heure de Tokyo) qu'il était en train d'étudier la véracité d'une nouvelle vidéo postée sur Internet annonçant l'exécution de l'un de ses deux ressortissants, otages du groupe Etat islamique.
"Des images présentant (le premier otage) Kenji Goto portant une photo de Haruna Yukawa (le deuxième otage) apparemment tué ont été postées sur internet (...), nous rassemblons les informations afférentes", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, lors d'un point de presse un peu après minuit.
"L'image montrant Haruna Yukawa apparemment assassiné est en cours d'examen, nous devons encore l'analyser", a précisé ensuite le ministre de la Défense, Gen Nakatani. Un responsable américain a également confirmé que des vérifications étaient toujours en cours par les services de renseignement.
Une vidéo diffusée avant d'être terminée?
Le style et le canal de diffusion de cette vidéo déroutent les experts, qui s'interrogent sur son authenticité. Selon un expert de la chaîne publique NHK et d'autres spécialistes, la vidéo présenterait diverses étrangetés (mise en scène inhabituelle, absence de "logo" du groupe Etat islamique, pas de références religieuses). Le journaliste de France 24 Wassim Nasr estime qu'elle est vraie, mais ne devait sans doute pas être diffusée en l'état.
Après une réunion d'urgence de son cabinet, le Premier ministre Shinzo Abe a déclaré que "le Japon ferait tout ce qu'il peut pour assurer la liberté de l'otage encore aux mains de l'EI", tout en dénonçant un "acte inacceptable". Il a juré de répondre fermement.
La Maison Blanche a "fermement" condamné "le meurtre brutal du citoyen japonais Haruna Yukawa par le groupe terroriste Etat islamique", une exécution qui n'a toutefois pas encore été confirmée par les autorités japonaises, selon un communiqué de l'exécutif américain. Barack Obama a présenté ses condoléances et a affirmé se tenir "aux côtés de (son) allié japonais". De son côté, le Premier ministre britannique David Cameron a déclaré que "le meurtre brutal présumé de Haruna Yukawa et les autres menaces faites par l'EI rappellent une nouvelle fois la barbarie meurtrière de ces terroristes".
Ce nouveau développement est intervenu près de 36 heures après l'expiration de l'ultimatum de 72 heures posé mardi dernier par les islamistes de l'EI qui menaçaient d'exécuter les deux Japonais à moins de recevoir une rançon de 200 millions de dollars.