"Je suis Syriza", une étrange épidémie

La classe politique française se réjouit de la victoire de Tsipras en Grèce comme si c'était la sienne. Un étrange hommage à la démagogie.

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De Jean-Luc Mélenchon au Parti socialiste, un étrange hommage à la victoire d'Alexis Tsipras en Grèce.
De Jean-Luc Mélenchon au Parti socialiste, un étrange hommage à la victoire d'Alexis Tsipras en Grèce. © AFP

Temps de lecture : 2 min

Olivier Besancenot, tout le monde comprend : l'extrême gauche anti-européenne qui triomphe en Grèce, cela lui fait plaisir. Mieux : cela lui donne de l'espoir. Peut-être, un jour, en France... Jean-Luc Mélenchon éprouve le même genre de satisfaction et qualifie avec enthousiasme la victoire de Syriza aux élections législatives grecques de "moment historique". Mais sa nouvelle idole, Jean-Luc Mélenchon risque de se la voir disputée âprement sur sa droite.

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Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d'État aux relations avec le Parlement, fait en effet, dans les colonnes de L'Opinion, cette déclaration surréaliste : "Syriza pourrait bénéficier de mon soutien autant que de celui de Cécile Duflot, car il est en train de prendre des positions euro-compatibles, plus proches de celles de François Hollande que de celles de Jean-Luc Mélenchon." Vraiment ? Monsieur Le Guen doit bénéficier d'informations confidentielles, parce que le futur Premier ministre grec Alexis Tsipras, juste après l'annonce de sa victoire, ne s'est guère montré accommodant avec ses créanciers : "Le verdict du peuple signifie la fin de la troïka (Banque centrale européenne, Union européenne et Fonds monétaire international, NDLR)", a-t-il assuré sur l'esplanade de l'université d'Athènes après avoir constaté que le pays "laisse l'austérité derrière lui".

Incohérences

Comment des Européens convaincus peuvent-ils tout à coup s'éprendre d'un leader aussi ouvertement opposé à Bruxelles ? Comment peuvent-ils ignorer les conséquences très concrètes d'un défaut de paiement grec, alors que 60 % de sa dette est logée dans la zone euro ? Le Parti socialiste laisse ainsi exploser sa joie dans un communiqué surréaliste qui évoque "la victoire des forces de gauche en Grèce" : "Depuis 2012, François Hollande et les leaders sociaux-démocrates sont à l'oeuvre pour réorienter l'Union européenne. Ils trouveront en Alexis Tsipras un nouvel allié." Vraiment ?

Et que pense, par exemple, ce "nouvel allié" de la loi Macron qui commence à être débattue ce lundi 26 janvier à l'Assemblée nationale ? Xavier Bertrand, l'une des rares personnalités de l'UMP à s'être exprimées dimanche soir, est le seul qui semble penser aux conséquences concrètes de cette élection : "Ce n'est pas le contribuable français qui paiera à la place du contribuable grec." On aimerait le croire...Mais c'est finalement Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, membre actif de la troïka, qui marque sa différence avec ce tweet expédié dimanche à 22 h 2, heure de Paris : "J'attends avec impatience les réunions qui commencent demain ici, au Rwanda."

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Commentaires (188)

  • gdidier2337

    Nous sommes tous désormais des "Alexis"... Aussi dansons avec lui le Sirtaki sur le bord du précipice ! Si la Grèce ne peut plus payer, la France payera avec l'Allemagne surtout. On connait la formule qui a connu un franc succès ! Nos politiques semblent pour la plupart enchantés du résultat des élections de dimanche ; comment douter un seul instant de leur grande clairvoyance !

  • robin

    La tartufferie des politiques est decidemment sans limites

  • bruno63

    Tout le monde est d'accord mais il faut produire et vendre pour acheter...

    Ne plus payer ses dettes, c'est le rêve ! Demander à ceux qui vous ont prêté de vous faire un don c'est de l'hystérie... Sauf pour Mélanchon et nos socialistes chéris... C'est l'argent des autres !

    Prenons l'argent de Mélanchon Besancenot Laurent copines et copains pour la Grèce