Pour la première fois depuis juin 2012, le PS a remporté dimanche 9 février une élection législative partielle, dans la quatrième circonscription du Doubs. L'ancien suppléant socialiste de Pierre Mocovici devenu à l'automne commissaire européen, va donc sous peu retrouver son siège à l'Assemblée nationale.
Cette victoire ne permettra pourtant pas au Parti socialiste de retrouver sa majorité absolue au Palais-Bourbon, perdue avec la démission de Pierre Moscovici. Car, entre-temps, le 24 janvier, le groupe SRC (socialiste, républicain et citoyen) a connu une défection : celle de Jean-Pierre Maggi, un député des Bouches-du-Rhône désapprouvant la réforme territoriale menée par le gouvernement et la création de la métropole Aix-Marseille.
Le PS va donc devoir continuer à gouverner avec une majorité relative, comme entre 1988 et 1993, lors du second septennat de François Mitterrand.
Une lente érosion de la majorité
Au fil des mois, législatives partielles perdues, remaniements du gouvernement et affaires judiciaires ont fait fondre les effectifs socialistes, passés de 297 représentants à l'été 2012 à 287 aujourd'hui, en comptant les apparentés. Après l'exclusion en septembre de Thomas Thévenoud, ex-secrétaire d'Etat en délicatesse avec le fisc, le groupe socialiste, républicain et citoyen (SRC) n'avait plus le droit à l'erreur.
En démissionnant fin octobre 2014 pour se mettre en conformité avec ses obligations européennes, Pierre Moscovici avait contraint au départ Frédéric Barbier, qui le suppléait depuis le 2 mai, date à laquelle l'ancien ministre et futur commissaire européen avait accepté une mission du gouvernement sur l'Europe.
Quelles conséquences ?
La perte de la majorité absolue du PS accroît sur le papier le poids des « frondeurs » socialistes au sein de la majorité, qui pourraient d'autant plus facilement faire basculer l'issue d'un vote en défaveur du gouvernement.
Elle donne également de l'importance aux « outsiders » de la majorité, à même d'imposer leurs exigences en échange d'un ralliement au gouvernement : les dix-huit membres du groupe des radicaux de gauche, les deux socialistes exclus – Sylvie Andrieux (qui siège chez les non-inscrits) et Thomas Thévenoud – et les dix-huit écologistes.
Voir également notre datavisualisation : Au PS, le manque de constance des frondeurs
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