Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno au Nigeria, sera-t-elle la cible d'un nouvel assaut de Boko Haram? Les islamistes resserrent leur étau sur la capitale de l'Etat de Borno, qui représenterait une prise charnière dans leur conquête territoriale en vue d'établir un califat.

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Maiduguri est le lieu de naissance, en 2002, de la secte devenue groupe militarisé. Outre cet aspect symbolique, elle est aujourd'hui un carrefour stratégique d'environ deux millions d'habitants -dont environ un million de réfugiés, déplacés par les violences de Boko Haram. Le groupe a déjà fait tomber une kyrielle de villes et villages alentours, dans le but d'établir un califat régi par la charia, comme l'a annoncé son chef, Abubakar Shekau.

Depuis, la prise de Baga, un important carrefour commercial, début janvier, puis de Monguno, dimanche, deux villes abritant des bases militaires, les islamistes se sont approvisionnés en armes et ils maîtrisent la quasi-totalité des axes menant à la capitale. Malgré les appels au calme des autorités, la pression monte à Maiduguri et nouvel assaut semble inévitable.

Menace sur la présidentielle

Maiduguri représente également un enjeu politique. Si Boko Haram parvient à la faire tomber, cela sonnera le glas de l'élection présidentielle du 14 février dans l'Etat de Borno, qui comporte quatre millions d'électeurs. La commission électorale avait déjà fait savoir que le scrutin ne pourrait avoir lieu dans la zone contrôlée par les islamistes.

Et l'opposition a déjà prévenu qu'elle contesterait les résultats, si une grande partie des habitants du nord-est était privée de vote. Elle a par ailleurs estimé qu'un report du scrutin constituerait une "victoire" évidente pour les islamistes. Comme souvent, dès lors qu'il s'agit de Boko Haram, la position du président Jonathan sur un éventuel report du vote reste floue.


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