Dette : «On ne peut pas continuer à pressurer» la Grèce, affirme Obama

Le président américain Barack Obama estime qu'on «ne peut pas continuer à pressurer des pays qui sont en pleine dépression», lors d'une interview diffusée dimanche sur CNN, à propos de la crise en Grèce.

Dette : «On ne peut pas continuer à pressurer» la Grèce, affirme Obama

    Alexis Tsipras, le nouveau Premier ministre grec et qui veut renégocier la dette de son pays, semble avoir un soutien de poids. Le président américain Barack Obama a en effet déclaré qu'on «ne peut pas continuer à pressurer des pays qui sont en pleine dépression», lors d'une interview diffusée dimanche sur CNN, à propos de la crise en Grèce.

    «A un moment donné, il faut une stratégie de croissance pour pouvoir rembourser ses dettes», a déclaré le président Obama alors que le nouveau gouvernement grec inquiète ses créancier en affirmant vouloir renégocier sa dette. Le président américain a reconnu que la Grèce avait «un terrible besoin» de réformes mais qu'«il est très difficile d'initier ces changements si le niveau de vie des gens a chuté de 25%. A la longue, le système politique, la société ne peut pas le supporter».

    Le PIB en Grèce a reculé d'environ 25% entre 2009 et début 2014, avant de renouer avec la croissance au deuxième et troisième trimestre 2014 après des années de récession. La formation de gauche radicale Syriza, vainqueur des élections dimanche dernier, veut renégocier la dette de 300 milliards d'euros (près de 175% du PIB). Samedi, la chancelière allemande Angela Merkel a écarté toute idée d'effacement pur et simple de la dette, largement détenue par les Etats européens, à commencer par l'Allemagne (40 milliards d'euros) et la France (31 milliards). Du côté de l'Hexagone, Michel Sapin, le ministre Finances a exclu dimanche toute idée d'annulation de la dette grecque.

    Obama inquiet de la faible croissance européenne

    Le président américain a ajouté qu'il espérait que la Grèce resterait dans la zone euro, mais que cela demanderait «des compromis de tous les côtés». M. Obama s'est de manière générale montré inquiet du faible taux de croissance en Europe. «La prudence fiscale est nécessaire, les réformes structurelles sont nécessaires dans beaucoup de ces pays, mais ce que nous avons appris de notre expérience aux Etats-Unis, c'est que la meilleure façon de réduire les déficits et de restaurer la solidité fiscale, c'est de faire de la croissance», a-t-il déclaré. «Quand vous avez une économie qui est en chute libre, il faut qu'il y ait une stratégie de croissance, et pas seulement des efforts pour pressurer de plus en plus une population qui souffre de plus en plus», selon le président américain.