Le cancer est la maladie qui fait le plus peur aux Français (86%), devant Alzheimer (72%) ou encore les pathologies cardio-vasculaires (49%), souligne le sondage Ipsos réalisé pour la Fondation Arc à l'occasion de la journée mondiale contre le cancer du 4 février prochain.

72% des Français pensent qu'ils auront un cancer un jour

"C'est faux, même s'ils ne sont pas très loin de la réalité.On estime qu'un homme sur deux et une femme sur trois sera un jour confronté à cette maladie, précise Jacques Raynaud, président d'honneur et conseiller scientifique de la fondation Arc. La disparité homme-femme tend cependant à se réduire en raison de l'augmentation du nombre de cancer du poumon chez la femme, en lien avec la consommation de tabac, regrette-t-il."

91% pensent que l'on guérit plus de cancers qu'il y a 20 ans

"Ils ont raison: aujourd'hui, le mot guérison, c'est-à-dire rémission au-delà de dix ans, prend de plus en plus de sens. 80% des cancers des enfants sont traités avec succès contre 20 à 30% il y a une quarantaine d'années. Nous avons également fait des progrès spectaculaires dans le traitement des leucémies et des cancers du sein, qui affichent un taux de guérison entre 80 et 90%", se réjouit le conseiller scientifique.

55% pensent qu'on ne guérit qu'un cancer sur trois

"Ils se trompent, ce qui montre qu'il y a un défaut d'information sur la maladie. Nous guérissons désormais un cancer sur deux contre un sur trois il y a 20 ans. Les cancers de la thyroïde et des testicules font partie de ceux qui se soignent le mieux. Les plus agressifs sont ceux du pancréas et du foie, avec, au mieux, 5 à 10% de réussite des traitements."

74% pensent que la France est le pays le plus avancé dans la recherche, derrière les Etats-Unis

"Sans vouloir verser dans le chauvinisme, on peut dire qu'ils ont raison: la France est à la pointe de l'innovation. On taxe souvent les Français de pessimistes, mais dans ce cas, ils ont une bonne perception de la qualité de la recherche et des soins. Au dernier gros congrès sur le cancer qui s'est tenu aux Etats-Unis la France arrivait d'ailleurs deuxième en terme du nombre de publications scientifiques sur la maladie, ce qui est un bon indicateur."

46% remettent en cause l'égalité d'accès aux nouveaux traitements

"Cette perception est à la fois vraie et fausse... Une fois que les nouveaux traitements sont autorisés, tous les patients peuvent en bénéficier, affirme Jacques Raynaud. En revanche, il y a encore des progrès à faire dans l'accès à l'innovation thérapeutique, c'est-à-dire la participation à des tests cliniques avant autorisation d'un traitement. Il existe aussi des freins à l'égalité: l'éloignement physique de centres experts, l'accès à l'information et donc au dépistage. Les catégories sociales moins favorisées sont celles qui en bénéficient le moins. L'objectif de réduction des inégalités figure d'ailleurs au menu du troisième plan cancer."