
Philippe Martinez est le nouveau secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT). Le successeur de Thierry Lepaon, démissionnaire en janvier, a été élu mardi 3 février à la quasi-unanimité, recueillant 93,4 % des voix du comité confédéral national (CCN), a-t-on appris de source interne. L'équipe de dix membres qui formera le nouveau bureau confédéral a obtenu elle 88,8 % des voix du « parlement » de la centrale syndicale.
Le CCN avait refusé une première fois, le 13 janvier, d'accorder à M. Martinez les deux tiers des voix dont il avait besoin, jugeant son équipe trop proche de l'ex-numéro un, acculé à la démission une semaine plus tôt après des révélations dans la presse sur les dépenses engagées par la centrale pour rénover son appartement de fonction et son bureau, mais aussi sur des indemnités qu'il avait perçues.
M. Martinez a présenté mardi une équipe largement renouvelée. Le nouveau bureau confédéral est composé de cinq femmes et de cinq hommes, dont M. Martinez. Son mandat court jusqu'au printemps 2016, date du prochain congrès du syndicat. Colette Duynslaeger (numéro un de La Poste) a été élue au poste sensible d'administrateur-trésorier avec 82 % des voix.
Font également leur entrée au bureau confédéral : Virginie Gensel-Imbrecht (énergie), Pascal Joly (union régionale Ile-de-France), Gisèle Vidallet (union départementale de la Haute-Garonne), Céline Verzeletti (fonction publique), Denis Lalys (organismes sociaux), Fabrice Angéi (services publics), Marie Saavedra (union départementale du Vaucluse), Grégory Roux (cheminots).
TECHNICIEN CHEZ RENAULT
La démission de Thierry Lepaon, élu en mars 2013, avait été réclamée par une large partie de la CGT, après les révélations de presse successives le concernant depuis la fin d'octobre. Sa démission, le 7 janvier, est la première d'un secrétaire général depuis 1909.
Inconnu du grand public, Philippe Martinez était jusqu'alors à la tête de la fédération de la métallurgie. Le nouvel secrétaire général de la CGT est né le 1er avril 1961 dans la banlieue ouest de Paris. Il a mené sa carrière à Renault Boulogne-Billancourt, où il est entré en 1982, et tient à préciser qu'il figure « toujours aux effectifs de Renault », comme technicien.
M. Martinez est délégué syndical central lorsqu'en 1997 le constructeur automobile ferme son usine belge de Vilvoorde. Il se souvient d'« une forte expérience de lutte » à dimension « européenne ». Depuis, il a gravi les échelons au sein de la fédération métallurgie, la troisième plus importante à la CGT (60 000 adhérents), qu'il dirige depuis 2008. Sa compagne, Nathalie Gamiochipi, est à la tête de la deuxième fédération, celle de la santé. Il n'est membre de la commission exécutive de la confédération, l'exécutif élargi, que depuis le congrès de mars 2013 à Toulouse.
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