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Le patron de Twitter reconnaît sa « nullité » dans la lutte contre le harcèlement

Dans deux documents internes, le patron du groupe, Dick Costolo reconnaît l'échec de la politique de modération de Twitter et annonce que des mesures seront prises rapidement.

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Publié le 05 février 2015 à 10h26, modifié le 05 février 2015 à 11h15

Temps de Lecture 3 min.

Dick Costolo, directeur exécutif de Twitter, à San Francisco, le 9 septembre.

« Notre manière de lutter contre le harcèlement et les trolls est nulle, et elle est nulle depuis des années. » Dans un mémo interne à l'entreprise, dont le site américain The Verge s'est procuré une copie, le patron de twitter, Dick Costolo, ne mâche pas ses mots pour constater l'échec des mesures prises pour limiter les comportements agressifs sur le réseau social. « Ce n'est pas un secret (…). Nous perdons des utilisateurs chaque jour parce que nous ne répondons pas de manière appropriée au trolling dont ils sont victimes chaque jour. »

Dans cette note interne et dans un e-mail envoyé ensuite aux salariés par Dick Costolo, le président-directeur général de Twitter considère que « notre échec à traiter ce problème en tant qu'entreprise » est de sa « reponsabilité personnelle » . Il annonce également un changement d'attitude :  « Nous allons commencer à virer ces gens [les harceleurs] et nous assurer que lorsqu'ils lancent ces attaques ridicules, personne ne les entendra. »

Ces derniers mois, plusieurs affaries de harcèlement de personnalités publiques avaient attiré les critiques contre Twitter, accusé de rester trop passif face aux messages de menaces et au harcèlement. Zelda Williams, la fille de Robin Williams, avait ainsi quitté le réseau social après avoir reçu de nombreux messages haineux liés au suicide de son père. Le vif débat qui a eu lieu à la fin 2014 sur le sexisme dans le milieu du jeu vidéo avait également vu la publication d'une multitude de messages de menace ou de harcèlement sur Twitter.

Un écho particulier en France

En France, cet aveu d'échec pourrait trouver un écho particulier : des organisations de lutte contre le racisme et l'antisémitisme protestent depuis plusieurs années contre la politique de modération de Twitter, jugeant que le réseau social est trop laxiste et estimant, pour certaines, que Twitter devrait censurer proactivement certains mots-clés ou hashtags.

Après les attentats qui ont frappé la France en janvier, le premier ministre, Manuel Valls, et le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, ont également déclaré à plusieurs reprises, sans toutefois citer nommément Twitter, que les réseaux sociaux devaient être plus volontaristes dans la lutte contre la diffusion de contenus appelant à la haine. Le ministre de l'intérieur doit se rendre dans les prochaines semaines aux Etats-Unis pour rencontre les patrons des grandes entreprises du numérique dans le but de les « sensibiliser » à ce sujet.

Historiquement, Twitter a toujours suivi une ligne préférant, dans l'esprit du droit américain, la liberté d'expression à la modération. Le résau social avait notamment refusé de supprimer le compte de WikiLeaks et de fournir des informations aux autorités sur ce compte, avant d'y être contraint par une décision de justice. En droit français, cependant, la loi est claire : les plates-formes comme Twitter, Facebook ou Google doivent supprimer les contenus contraires à la loi qui leur sont signalés, sous peine d'être considérées comme « éditrices » de ces contenus – et donc devoir en endosser la responsabilité pénale.

Série d'annonces

La publication de ce mémo interne survient à la veille de la publication des résultats de l'entreprise, quelques jours après la publication de très bons chiffres par Facebook. Le réseau social a multiplié les annonces depuis une semaine : le 4 février, il annonçait avoir conclu des accords pour diffuser ses publicités sur d'autres supports que Twitter, notamment sur les plates-formes de Yahoo! et Flipboard.

Ce jeudi, Bloomberg révélait également que Twitter et Google étaient parvenus à un accord pour réintégrer les tweets dans les résultats de recherche de Google. Un accord similaire avait existé durant deux ans, entre 2009 et 2011, mais les messages des utilisateurs de Twitter n'étaient plus intégrés en temps réel dans l'index de Google. Aucun accord publicitaire ne ferait cependant partie du contrat entre les deux sociétés, selon Bloomberg.

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