
La Sierra Leone, le Liberia et la Guinée vont voir une partie de leurs dettes effacées, pour un montant de 100 millions de dollars. Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé, jeudi 5 février, accorder un don aux trois pays d'Afrique de l'Ouest les plus affectés par l'épidémie d'Ebola ce qui leur permettra d'effacer la dette et les intérêts qu'ils doivent à l'institution dans les deux prochaines années.
Le FMI devrait par ailleurs, dans les prochaines semaines, accorder un prêt à taux zéro de 160 millions de dollars à la Sierra Leone, au Liberia et à la Guinée, qui s'ajouteront aux 130 millions déjà déboursés en septembre, a-t-il annoncé dans un communiqué.
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Le don de 100 millions n'effacera qu'un cinquième de la dette totale due au FMI par ces trois pays d'Afrique de l'Ouest, dont la croissance et les comptes publics ont été durement éprouvés par Ebola. Mais il représente une innovation majeure du « logiciel » d'une institution, dont l'activité traditionnelle consiste à prêter aux pays en difficulté financière et d'exiger ensuite d'être remboursée.
« CATASTROPHE DE SANTÉ PUBLIQUE »
Pour accepter cet effacement partiel de la dette, le FMI a élargi un mécanisme qu'il avait créé après le tremblement de terre d'Haïti en 2010 pour effacer 268 millions de dollars que lui devait le pays des Caraïbes. Initialement limité aux désastres naturels comme les séismes, ce fonds sera désormais activable dans les cas de « catastrophe de santé publique » et pourra être abondé par les 188 Etats-membres du FMI pour de futurs allègements de dette.
Un pays a déjà accepté d'y contribuer, a révélé Mme Lagarde sans le nommer, ajoutant qu'elle espérait que ce « ne serait pas le seul ».
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Fin janvier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait appelé à ne pas baisser la vigilance, s'inquiétant d'une réduction des ressources financières et humaines pour contrer le virus.
PROCÉDURES POUR OBSÈQUES ET INHUMATIONS
Le nombre de cas d'Ebola en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone a augmenté au cours de la dernière semaine de janvier, soit la première hausse depuis le début de l'année. Au total, 22 495 personnes ont contracté la maladie dans neuf pays, dont 8 981 sont mortes, selon les derniers chiffres.
Alors que la communauté internationale s'est mobilisée pour la lutte contre l'épidémie, la baisse du nombre de nouveaux cas ces dernières semaines avait fait naître un certain optimisme. Les efforts ont notamment porté sur l'instauration de procédures sûres pour les obsèques et l'inhumation des corps, cause d'une bonne partie des contaminations.
Mais les nouveaux chiffres montrent que ces consignes peinent à être appliquées, avec des conséquences dramatiques, par exemple en Guinée où l'inhumation d'un malade mort du virus Ebola a entraîné à elle seule la contamination de 11 personnes, dans une région proche de la Côte d'Ivoire, selon l'OMS.
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