Condamné en janvier 2013 à trente mois de prison pour avoir dévoilé le nom d’un agent secret de la CIA à un journaliste, John Kiriakou a été libéré après avoir purgé près de deux ans de pénitencier, révèle The New York Times dans un article du 9 février. Au cours des trois prochains mois, Kiriakou ne pourra toutefois quitter sa maison d’Arlington, en Virginie, que pour aller “à l’église, chez le médecin ou à des entretiens d’embauche”.

En 2007, John Kiriakou est devenu le premier agent de la CIA à parler publiquement de l’utilisation du “waterboarding” – une technique de torture utilisée par la CIA qui simule la noyade – dans une interview accordée à la chaîne ABC, soutient le quotidien américain. “Pour plusieurs avocats spécialisés et critiques du gouvernement, c’est pour cette raison qu’il a été emprisonné”, “même si les accusations n’en font pas mention”.

Mesures plus sévères
sous Obama

Dans une interview qu’il a donnée à sa sortie de prison et que reprend The New York Times, John Kiriakou a répété la position qu’il maintient depuis son arrestation : il ne croit pas avoir fait de la prison “pour divulgation”. “Ça concerne vraiment la torture. La CIA ne m’a jamais pardonné d’avoir parlé de torture”, estime-t-il, ajoutant qu’il est “fier d’avoir contribué à exposer cette technique qu’il désapprouve”.

Le quotidien américain explique que “l’administration Obama a été beaucoup plus stricte envers les lanceurs d’alerte que les précédentes. Kiriakou fait partie d’un groupe de huit membres ou ex-membres du gouvernement américain à être poursuivis pour avoir révélé des informations confidentielles aux journalistes. Sur l’ensemble des présidences précédentes, on ne compte que trois cas similaires.”