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Gouvernement

Congrès du PS: les consignes de Valls à ses ministres pour éviter les couacs

Le Premier ministre Manuel Valls, le 11 février dernier, avec les ministres Jean-Yves Le Drian et Fleur Pellerin au second plan.

Le Premier ministre Manuel Valls, le 11 février dernier, avec les ministres Jean-Yves Le Drian et Fleur Pellerin au second plan. - Patrick Kovarik - AFP

Le gouvernement a reçu l'ordre de ne pas signer de contribution en vue du congrès du PS, afin d'éviter toute dispersion, révèle Le Parisien. Une consigne qui ne plaît que moyennement à certains ministres et secrétaires d'Etat.

Alors que l'aile gauche et les frondeurs multiplient les contributions en vue du Congrès du PS, qui doit se tenir en juin prochain à Poitiers, les membres du gouvernement ont reçu une consigne jeudi dernier de la bouche du Premier ministre: interdiction de se mêler de ces débats internes au parti, révèle Le Parisien.

Ces contributions, qui sont des textes proposant un certain nombre de mesures et de perspectives, servent à afficher les différentes sensibilités politiques du parti. On retrouve ainsi parmi les 27 textes enregistrés les signatures de Martine Aubry, Julien Dray, ou encore Laurent Baumel, figure de proue des frondeurs. Mais aucun nom du gouvernement. "Tout le monde a bien compris qu'en n'obéissant pas, c'était la porte...", confie au Parisien un participant au séminaire gouvernemental, lors duquel la consigne a été donnée.

Les voix discordantes priées de se taire

Une volonté de "tenir" le gouvernement à l'écart de la cacophonie et des possibles couacs, et de continuer à afficher la ligne d'unité nationale post-attentats de janvier dernier. Tous ensemble fidèles au cap fixé par François Hollande et Manuel Valls, et pas question de laisser penser que les critiques de l'aile gauche sur l'action du gouvernement sont fondées. "On a autre chose à faire que d'aller jouer dans le bac à sable socialiste avec des cinglés", approuve un membre du gouvernement.

Pourtant, ce recadrage forcé ne fait pas l'unanimité au sein de l'équipe. "Comme si on ne pouvait pas avoir des approches différentes tout en restant loyal", s'insurge ainsi dans les colonnes du journal un secrétaire d'Etat, pour qui cette "fausse cohérence est mortelle".

Courant mai, ces contributions seront regroupées sous plusieurs motions, pour lesquelles les adhérents devront voter. Une étape en forme de test pour les frondeurs, qui espèrent concurrencer la motion qui sera emmenée par Jean-Christophe Cambadélis, l'actuel Premier secrétaire. Un test aussi pour le gouvernement, qui pourra évaluer dans quelle mesure son action est soutenue.

A. G.