L’Otan envisage d’ouvrir, au premier semestre 2015, un centre d’entraînement et de formation conjoint avec la Géorgie, afin de réaliser, avec l’armée géorgienne et d’autres membres ou partenaires de l’Alliance atlantique, des exercices réguliers sur le territoire géorgien. La décision d’installer une “présence permanente” en Géorgie, pays aspirant à entrer dans l’Alliance atlantique, a été prise lors de la réunion des ministres de la Défense de Géorgie et de l’Otan, le 5 février, à Bruxelles.Le centre d’entraînement s’installera à Vaziani, à 25 kilomètres de Tbilissi, la capitale. Il sera ouvert aux pays de l’Otan comme aux pays “partenaires”, a précisé le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, cité par le site Civil Georgia. “C’est un geste provocateur qui accentuera la tension dans cette zone et
détériorera la sécurité régionale”, a réagi l’ambassadeur de Russie auprès de
l’Otan, Alexandre Grouchko. “Nous sommes au courant de l’attitude négative de la Russie à l’égard de ce centre, mais il n’est pas dirigé contre la Russie”, s’est empressé de rassurer James Appathurai, le représentant spécial du secrétaire général de l’Otan pour le Caucase et l’Asie Centrale, cité par Grouzia online.
Une perte de souveraineté pour le pays
En Géorgie, où selon un sondage d’octobre 2014, 55 % de la population ne souhaite pas voir de bases de l’Otan dans le pays, et 52 % estiment que leurs intérêts nationaux et ceux des Etats-Unis divergent, la prochaine ouverture du centre suscite des critiques. Pour l’hebdomadaire de Tbilissi Sakartvelo da Msoplio, l’installation de l’Otan signe une perte définitive de souveraineté pour le pays, dont les organes de pouvoir fonctionneront désormais sous un contrôle permanent des conseillers d’outre-Atlantique. “La Géorgie ne sera jamais acceptée dans l’Otan, mais l’Otan entrera en Géorgie”, constate le titre. Quant à la réaction de Moscou, “les Américains se fichent de savoir face à quel danger pourrait se retrouver la Géorgie, et s’il y aura à l’avenir, aux côtés de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, d’autres régions sécessionnistes [soutenues par la Russie]. L’important pour l’Otan est d’aller de l’avant”.Le quotidien russe Nezavissimaïa Gazeta
souligne que cette avancée de l’Otan “correspond pleinement à la stratégie de
sécurité nationale des Etats-Unis pour 2015”, qui affirme notamment “le
soutien absolu de Washington à la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine”. Le titre précise par ailleurs que les deux “pays clés” impliqués dans le fonctionnement de ce centre seront les Etats-unis et la Turquie, cette dernière étant même “l’un des pays les plus actifs dans le soutien à l’intégration de la Géorgie dans l’Otan.”Selon le ministre de la Défense géorgien, Mindia Djanelidzé, “le centre ouvrira vraisemblablement avant la fin de ce mois”.
