
Trois élèves de seconde du lycée Louis-Armand de Poitiers ont été exclus pour huit jours pour avoir harcelé, par des propos antisémites et à caractère négationniste, un de leurs camarades, qui n'est par ailleurs pas juif, a-t-on appris mercredi 11 février de sources concordantes. L'un des trois élèves concernés est en outre convoqué en avril devant un juge des enfants pour répondre de ces faits.
Tout a commencé en octobre 2014 lorsqu'un élève aperçoit une inscription antisémite sur la trousse d'un autre lycéen (« juif = cramé ») et lui demande alors s'il a bien conscience de ce qu'il a écrit. « Tu défends les juifs, tu es juif », lui aurait alors rétorqué le propriétaire de la trousse, qui va se mettre à le harceler avec la complicité d'autres camarades. La victime avait enduré ces brimades, infligées de vive voix ou par SMS, sans rien dire durant des mois. Mais l'adolescent a fini par rompre le silence la semaine dernière et les trois lycéens en cause ont aussitôt reconnu les faits.
« SANCTION DE NATURE ÉDUCATIVE »
« Les élèves faisaient comme s'il était juif et plaisantaient sur des thématiques qui tournent autour du camp d'extermination nazi à Auschwitz (...) et autres plaisanteries d'extrême mauvais goût, toutes en lien avec cette thématique qu'on peut qualifier d'antisémite et aussi de négationniste », a expliqué le proviseur du lycée Louis-Armand, Bernard Soulignac. « Donc j'ai prononcé à leur égard une exclusion de huit jours, qui est le maximum que peut faire un chef d'établissement, a-t-il souligné. Je pense que c'est une sanction de nature éducative, elle doit montrer la gravité de ce jeu plus que malsain. » « Moi, je n'appelle pas ça une plaisanterie ! Cette plaisanterie a coûté 6 millions de morts », a poursuivi Bernard Soulignac, ancien professeur d'histoire.
Les parents de la victime ont signalé les faits à la police, qui a entendu les trois jeunes mercredi matin. Le lycéen propriétaire de la trousse, qui apparaît comme le meneur de ce harcèlement, est convoqué à la mi-avril devant un juge des enfants pour répondre d'injures racistes, antisémitisme et menaces de mort. Les deux autres seront convoqués pour un rappel à la loi par un délégué du procureur de la République.
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