La Darpa crée le Google du "dark web" pour aider la police dans ses enquêtes sur les trafics en tout genre
La Darpa, l'agence américaine pour les projets de recherche avancés de défense, travaille sur un moteur de recherche capable d'exhumer des sites cachés dans le "dark web", ces réseaux privés anonymes auxquels il est impossible d'accéder via Google, Yahoo ou Bing. Objectif : aider les autorités à retrouver les criminels qui trafiquent des armes, de la drogue et même des êtres humains via ces sites confidentiels.
Lélia de Matharel
L'Agence pour les projets de recherche avancés de défense (Darpa) développe un système capable de recenser une partie des sites du "dark web", qui est constitué de multiples réseaux privés et anonymes sur lesquels circule du contenu qui échappe aux moteurs de recherche traditionnels, comme Google. Ce projet, appelé Memex, est dans les tuyaux depuis un an. Il aide d'ores et déjà les autorités à traquer les activités illégales en ligne (prostitution, trafic de drogue...).
Chris White, qui dirige les opérations, a présenté son fonctionnement aux journalistes de l'émission 60 minutes diffusée sur CBS News, dont un extrait est disponible ci-dessous. 17 équipes différentes travaillent avec la Darpa pour faire aboutir ce programme. Google, Yahoo et Bing, dont les résultats de recherche sont influencés par la popularité des sites, ne recensent que 5% des pages web. Memex développe une cartographie plus précise pour accéder à des contenus jusqu'à présent ignorés.
Tor est un réseau anonyme
Il analyse les millions de sites Internet "traditionnels" qui sont ignorés par les moteurs de recherche commerciaux comme Google, car ils ne sont pas assez populaires, mais indexe également les adresses des sites hébergés sur des réseaux de "dark web", comme le fameux Tor. Ces pages ne sont visibles que par les internautes qui passent par le navigateur Tor et qui connaissent leur adresse exacte (qui s'achève par ".onion"). Leur contenu est public.
Tor est un réseau anonyme : impossible normalement de connaître les adresses IP et la localisation des personnes qui ont créé les contenus qu'il héberge. Testé sur ce type de sites par les équipes qui développent le système, Memex est capable d'analyser les liens qui existent entre ces différentes pages web, de localiser les personnes qui les ont mises en ligne, de déterminer leurs déplacements, parfois même de trouver leur numéro de téléphone.
Ces informations virtuelles peuvent permettre à la police de reconstituer les réseaux de prostitution réels : les trafiquants qui se déplacent avec des femmes mettent en ligne des annonces dans la ville où ils se trouvent. Memex peut également être utilisé pour faire progresser les enquêtes sur le trafic d'armes ou de drogues.
Lélia de Matharel
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