Les seules bières en vente dans les stades de France resteront sans alcool. Un amendement au projet de loi Macron proposant que "la vente et la distribution de boisson de groupes 2 (alcoolisées en dessous de 3 degrés, ndlr) sont autorisées dans les stades et enceintes sportives nationales professionnelles ou internationales" a été retiré par son rédacteur, le député du Calvados Alain Tourret, ce vendredi.

L'élu PRG avait fourni quelques arguments: 1) Fin d'une distorsion de concurrence avec les clubs d'autres pays européens où cette vente est possible (Portugal, Pays-Bas, Allemagne, Italie, Belgique, Royaume-Uni) 2) Développement de nouvelles sources de revenus3) Meilleure gestion de la sécurité, sachant que les spectateurs n'auraient plus de raison de s'alcooliser à l'extérieur avant de se précipiter tous en même temps dans l'enceinte juste avant le début d'un match.

Pas de bières mais des panneaux publicitaires

En dehors de certaines autorisations dérogatoires, il n'existe qu'une seule possibilité de boire de l'alcool dans les stades: être en loge VIP! La Direction régionale des douanes peut en effet délivrer aux enceintes une licence "Restaurant" prévoyant des boissons alcoolisées en accompagnement d'un repas. "Quand on appartient à la bonne bourgeoisie, on a le droit de picoler, alors que le bas-peuple n'a pas le droit de s'offrir une petite bière", résume Alain Tourret, joint par L'Express.

Pourquoi, alors, retirer cet amendement? Parce qu' "on ne peut pas tout obtenir", avoue-t-il. L'élu radical de gauche a en effet vu un autre de ses amendements être accepté ce vendredi par les députés, contre l'avis du gouvernement. Son texte étend aux stades de plus de 15.000 places - au lieu de 30.000 - la possibilité d'installer des panneaux publicitaires de plus de 12 m2. Et donc les recettes qui vont avec... "Ce qui élargit à 36 stades supplémentaire et réintroduit tous ceux de rugby", se félicite Alain Tourret.

Et d'ajouter une autre explication: "la loi Evin a beaucoup marqué". Une référence au sacro-saint texte qui a renforcé la lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme dans les années 90. "Mais les choses sont amorcés et le texte a le soutien du ministère des sports", précise le député. Il espère quand même qu'un amendement sur la vente d'alcool dans les stades sera déposé lors de l'examen par le Sénat du projet de loi Macron.