Départementales : 29% des Français "souhaitent" la victoire du FN
SONDAGE - Plus d'un quart des Français souhaitent le succès du FN aux départementales des 22 et 29 mars : une première. L’UMP et le PS sont devancés. Le parti de Marine Le Pen, au risque du grand écart, devient un parti attrape-tout.

"De qui souhaitez-vous la victoire aux prochaines élections départementales?" Voilà la question posée par l'Ifop aux électeurs à la demande du JDD. Il ne s'agit pas d'un concours de pronostics, encore moins d'intentions de vote. C'est une façon de "tester" le climat national, incertain après la tragédie des attentats terroristes et le choc de l'élection du Doubs , marquée le 8 février par l'élimination de l'UMP au premier tour et, au second, par la victoire d'extrême justesse du PS sur la candidate FN.
Première leçon, sans surprise : les départementales des 22 et 29 mars ne passionnent pas des électeurs qui – à gauche, à droite et au centre – ont surtout envie aujourd'hui de renverser la table et qu'on s'intéresse à eux. Ainsi 58% des sondés prévoient de s'abstenir (+ 2). Lors des élections cantonales de 2011 (où la moitié de la France seulement était concernée par le vote), ils étaient 56%. Les plus tentés par l'abstention aujourd'hui, et de loin, sont les 18-24 ans. Ils sont 81% à envisager de ne pas aller voter.
D'un vote de protestation à "un vote d'adhésion"
Seconde leçon, spectaculaire : 29% des Français déclarent souhaiter le succès du Front national. La même question avait été posée avant les élections municipales des 18 et 20 mars 2014 : ils n'étaient alors que 20% à formuler ce vœu. En onze mois : + 9 points. Dans une France en crise où un nombre croissant d'électeurs a le sentiment que les politiques sont lointains, passifs ou impuissants, il s'agit là d'une progression indiscutable. Directeur général adjoint de l'Ifop, Frédéric Dabi évoque le passage d'un vote de protestation à "un vote d'adhésion" et, dit-il, "l'installation de plus en plus en forte du FN comme une force alternative au PS et à l'UMP". Même s'il nous faut rester très prudents avec les sous-ensembles, comment ne pas relever que 37% des 18-24 ans et 38% des 35-49 ans – aux prises avec une société bloquée – souhaitent une victoire du FN?
Dans la phase actuelle, le Front national, de l'ex-chevènementiste Florian Philippot à la très droitière Marion Maréchal-Le Pen , commence à ressembler à un parti attrape-tout. Une précision tout de même : en mars 2014, l'Ifop avait regroupé sous le même drapeau l'UMP, l'UDI et le MoDem de Bayrou (33%). Cette fois, compte tenu de leurs relations tendues, l'UMP et l'UDI (25%) et le MoDem (8%) ont été séparés. La comparaison stricte 2015-2014 n'est donc pas possible. Même si, clairement, l'UMP, devancée par le FN, peine. À gauche, toutes les formations politiques sont en baisse par rapport à 2014 : PS à 22% (- 6), EELV à 8% (- 2), Front de gauche, qui réunit tant bien que mal les communistes et Jean-Luc Mélenchon, à 8% (- 1).
Deux évidences : le FN capte une partie de l'électorat populaire ; la scène politique, structurée jusqu'ici autour de deux forces dominantes (le PS et l'UMP), mute et s'organise autour de trois (PS, UMP et FN), voire de quatre si l'on prend en compte les électeurs qui se réfugient dans l'abstention.
Scrutin majoritaire : un tremplin pour les amis de Marine Le Pen
Double conséquence : à gauche comme à droite, la division est suicidaire. François Hollande est le premier à vouloir en tirer les conséquences en recevant, mardi à l'Élysée… Mélenchon qui, depuis 2012, l'a pourtant traité de tous les noms d'oiseaux imaginables. Il n'est pas impossible, d'autre part, que le scénario de la proportionnelle – écarté par Hollande lors de sa dernière conférence de presse – redevienne vite d'actualité. Pour faire accéder à l'Assemblée les représentants d'un nombre important de Français contestataires qui ne se sentent pas représentés par le FN. Mais aussi, comme beaucoup le disent à mi-voix, parce que le scrutin majoritaire, au lieu d'être une digue anti-FN, peut devenir, à partir d'un certain seuil, un vrai tremplin pour les amis de Marine Le Pen. Reste que, à gauche comme à droite, le plus important est d'abord que les politiques parlent aux Français sans tabous de ce dont ils ont envie qu'on leur parle. Car le temps des rentes de situation – le sondage Ifop-JDD le confirme – est terminé.
Source: JDD papier

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