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Liberia / Ebola

[Reportage] Liberia: la difficile réintégration des orphelins

C'est l'une des conséquences directes d'Ebola sur les familles : les adultes morts laissent leurs enfants orphelins. Ils seraient plus de 4 500 au Liberia selon l'Unicef. A Monrovia, l'organisation humanitaire a mis en place un réseau pour les identifier, les placer dans des centres, les réintégrer dans leurs communautés et suivre leur vie dans leur nouvelle famille. Un processus compliqué qui aboutit parfois grâce à la générosité de certains Libériens. Dans le quartier de New Georgia, l'église Christ Kingdom Harvest a pris en charge six d'entre eux. Une réintégration très difficile.

La petite Antonette et ses frères et soeurs ont été retrouvés en brousse, malades d'Ebola, en août 2014. Ils ont été recueillis par l'église Christ Kingdom Harvest de Monrovia.
La petite Antonette et ses frères et soeurs ont été retrouvés en brousse, malades d'Ebola, en août 2014. Ils ont été recueillis par l'église Christ Kingdom Harvest de Monrovia. RFI/Sébastien Nemeth
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Avec notre envoyé spécial à Monrovia,

La petite Antonette à deux ans. En août, on l'a retrouvée avec ses frères et soeurs en brousse, malade d'Ebola. Sa mère était déjà morte dans leur maison. L'église du quartier a aussitôt réagi, comme l'explique le pasteur Prosper Ghartey : « On a décidé de les prendre avec nous, car notre église est comme une famille. On s'est cotisés pour les transporter à l'hôpital, au centre de quarantaine, pour acheter un téléphone à l'aînée, subvenir à leurs besoins et leur louer une maison pendant un an ».

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La difficile réintégration des orphelins

Sébastien Németh

Pourtant immunisés, ses orphelins survivants ont malgré tout été rejetés par une partie des habitants : « Des membres de la communauté étaient contre nous. Ils disaient que les enfants allaient les contaminer. On voulait leur louer une maison. Mais le premier propriétaire a refusé. Le second a menacé de casser le contrat. Ces réactions étaient très décevantes. Quand des enfants perdent leurs familles, où peuvent-ils aller ? Les gens réagissaient par ignorance. Tout le monde était terrorisé à l'époque. On les a sensibilisés, et aujourd'hui nous sommes tous unis », confie l’homme d’église.

Réintégrés, les enfants vont même à l'église chaque dimanche avec les autres. Hawa, l'aînée de 21 ans, pense désormais à l'avenir : « Je me sens bien. Maintenant, on nous accepte. Ce que je voudrais, c'est revenir à l'école. Mais on manque d'argent pour acheter nos fournitures. On a besoin d'aide ».

L'Unicef a fourni 150 dollars par enfant à l'église plus une somme mensuelle notamment pour l'école dont la rentrée des classes est prévue ce lundi 16 février.

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