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Les dettes des étudiants inquiètent les Etats-Unis

Selon la Réserve fédérale de New York, le total des prêts contractés par les étudiants américains atteint 1 160 milliards de dollars, plus que la dette totale des cartes de crédit américaines. Et bon nombre ont du mal à rembourser.

Par  (New York, correspondant)

Publié le 18 février 2015 à 02h51, modifié le 19 août 2019 à 13h24

Temps de Lecture 2 min.

Du fait de l’explosion des frais de scolarité, qui ont augmenté de 440 % en 25 ans, selon le magazine Forbes, près des trois-quarts des étudiants diplômés ont été obligés de contracter un crédit.

La bulle de la dette étudiante prend des proportions de plus en plus inquiétantes aux États-Unis. Selon les statistiques publiées, mardi 17 février, par la Réserve fédérale de New York, le total des prêts s’élève au 31 décembre 2014 à 1 160 milliards de dollars, soit plus que la dette totale des cartes de crédit américaines. Le montant de ces prêts souscrits dans le cadre des études a augmenté de 11,1 % au cours du dernier trimestre par rapport aux trois mois précédents et de 7,1 % sur les douze derniers mois.

Selon le ministère de l’éducation, il y a aujourd’hui environ 40 millions d’Américains qui ont souscrit un prêt étudiant. Celui-ci s’élève en moyenne à 30 000 dollars. Du fait de l’explosion des frais de scolarité, qui ont augmenté de 440 % en 25 ans, selon le magazine Forbes, près des trois-quarts des étudiants diplômés ont été obligés de contracter un crédit. Aujourd’hui, les droits peuvent aller de 6 000 et 50 000 dollars, y compris dans des établissements de milieu ou de queue de classement.

Jusqu’à la crise, le remboursement était plus ou moins gérable. Mais depuis 2008, décrocher un premier emploi à la hauteur de ses diplômes est beaucoup plus compliqué. Quantité d’étudiants se retrouvent plombés par ces emprunts, ce qui commence à avoir des effets macroéconomiques. « L’accroissement des remboursements et des défaillances de prêts étudiants est préoccupant », explique Donghoon Lee, un chercheur de la Fed de New York.

Celle-ci s’inquiète notamment de la moindre capacité de cette population à souscrire d’autres prêts, à commencer par des crédits immobiliers. Avant la crise, la perspective de revenus confortables incitait les jeunes diplômés à s’endetter pour acheter un logement. Mais aujourd’hui, « les problèmes de remboursement et de défaillance sur les prêts étudiants réduisent la capacité des emprunteurs à posséder leur propre foyer », souligne M.Lee.

Il s’agit de l’un des facteurs explicatifs de la reprise molle observée sur le marché immobilier depuis la reprise économique. Ces trentenaires sont contraints de rester le plus longtemps possible chez leurs parents en attendant d’avoir un peu plus de visibilité sur leurs revenus et donc leur capacité de remboursement.

Extension du programme « pay as you earn »

Cette situation a incité des anciens d’Occupy Wall Street, le mouvement de contestation des dérives du capitalisme financier, qui avait vu le jour dans la foulée de la crise de 2008, à faire un coup d’éclat en septembre 2014. Réunis au sein du collectif Strike Debt, ils avaient racheté la dette étudiante souscrite par 2 800 Américains auprès de l’université Everest College pour un montant total de 4 millions de dollars. Une goutte d’eau par rapport aux montants annoncés mardi par la Fed.

Conscient du problème, Barack Obama a tenté de s’attaquer au problème. En janvier, il a proposé la gratuité des deux premières années dans les community college, des formations courtes de deux ans, en fonction de l’implication et des résultats des étudiants, qui, en échange, fourniraient un certain nombre d’heures de travail au sein de leur établissement.

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En juin 2014, le président américain avait également décidé par décret l’extension d’un programme d’aide au remboursement des prêts étudiants, le « pay as you earn » (remboursez en fonction de ce que vous gagnez). Ce programme permet aux jeunes diplômés de plafonner à 10 % de leur revenu mensuel les remboursements sur leurs prêts étudiants fédéraux.

Jusqu’ici, le dispositif n’était destiné qu’aux personnes ayant souscrit leur emprunt après octobre 2007. À partir de décembre prochain, il sera aussi ouvert aux personnes ayant souscrit leurs dettes avant cette date.

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