VIDEO. Tunis : quelques centaines de manifestants réunis «contre le terrorisme»

 

VIDEO. Tunis : quelques centaines de manifestants réunis «contre le terrorisme»

    Quelques centaines de personnes ont manifesté samedi avenue Bourguiba, à Tunis «contre le terrorisme» à l'appel du mouvement Nidaa Tounès, vainqueur des dernières législatives, et du parti islamiste Ennahda, deuxième force au Parlement. Nidaa Tounès a appelé à cette marche après la mort dans la nuit de mardi à mercredi de quatre gendarmes près de Kasserine, au pied du mont Chaambi, le principal maquis jihadiste de Tunisie. L'attaque, menée par "20 terroristes" selon le ministère de l'Intérieur, a été attribuée par les autorités à la Phalange Okba Ibn Nafaâ, des combattants jihadistes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique.

    «Tunisie libre, terrorisme dehors !» ont scandé les manifestants en remontant l'avenue Habib Bourguiba, principale artère de la capitale tunisienne, sous forte surveillance policière. «Il s'agit de dire que nous sommes contre le terrorisme, que nous ne l'accepterons jamais et que le peuple entier doit être uni et solidaire», expliquait une manifestante, Karima Chebbi. Une autre manifestante, Meherzia Limam, s'est toutefois dite déçue par l'affluence alors que les deux principaux partis du pays avaient exhorté leurs partisans à défiler. «C'est très, très peu», a regretté cette retraitée.

    VIDEO. Manifestation contre le terrorisme sur l'avenue Habib Bourguiba

    La manifestation a été le théâtre de deux incidents. Alors qu'il appelait à «l'unité nationale», un responsable d'Ennahda, Abdelkrim Harouni, a été pris à partie par des manifestants accusant son parti d'avoir fait preuve de «laxisme» avec la mouvance salafiste pendant ses années au pouvoir (fin 2011-début 2014). En outre, un prédicateur islamiste radical, Adel Almi, a été contraint de quitter le cortège sous escorte policière, des manifestants l'ayant traité de «terroriste» et lui criant de «dégager».

    La Tunisie est confrontée depuis la révolution de 2011 à un essor des violences jihadistes. Les forces de sécurité tentent de neutraliser depuis fin 2012 les jihadistes retranchés sur le mont Chaambi sans y parvenir malgré des bombardements et des opérations militaires au sol répétées. Des dizaines de militaires et policiers ont été tués ou blessés dans des embuscades et par des mines disséminées dans la zone de Chaambi mais aussi plus au nord, le long de la frontière avec l'Algérie.