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Police-Justice

5 drones aperçus survolant des sites sensibles à Paris cette nuit

La capitale a été survolée par quatre drones, dans la nuit de lundi à mardi 24 février 2015.

La capitale a été survolée par quatre drones, dans la nuit de lundi à mardi 24 février 2015. - AFP

Cinq drones ont survolé cinq secteurs précis de la capitale, cette nuit: Tour Eiffel, Invalides, Bastille, Concorde et l'ambassade des Etats-Unis (8e arrondissement de Paris).  Aucune interpellation n'a eu lieu pour l'instant.

Difficile de croire qu'il ne s'agit pas d'une action coordonnée. Selon nos informations, cinq drones ont survolé des secteurs sensibles à Paris, entre minuit et 6h du matin:

1 secteur Tour Eiffel

1 secteur Invalides

1 secteur Bastille

1 secteur Concorde

1 au-dessus de l'ambassade des États-Unis

Le parquet a saisi la gendarmerie des transports aériens dans le cas du survol de l'ambassade américaine et aussi, selon nos informations pour les quatre autres cas de cette nuit. Un groupe de travail de dix enquêteurs spécialisés en aéronautique a été constitué pour mener à bien ces investigations.

Mobilisée, la police judiciaire a cherché en vain les pilotes des drones qui ont opéré à la faveur de la nuit. Dans la pénombre, les policiers n'ont pu recourir à une observation héliportée des sites qui aurait peut-être permis de débusquer les opérateurs des drones. Il n'y a eu aucune interpellation.

L'Elysée et des sites nucléaires également survolés

De précédents survols de drones avaient relancé le débat sur la sécurité des sites sensibles. Ainsi un drone avait survolé l'Elysée "quelques secondes", mi-janvier, tandis que plusieurs centrales nucléaires avaient elle aussi été visitées, comme à Nogent-sur-Seine, dans le Tarn-et-Garonne ou encore près du site militaire de l'Île Longue, à Brest.

Peut-être l'oeuvre d'une organisation "écolo-terroriste"

Selon Christophe Naudin, spécialiste des questions de sécurité aérienne, ces survols sont sans doute l'oeuvre d'une "organisation de type 'écolo-terroriste' qui teste en permanence les capacités de défense de l'Etat". Une manière de "montrer que l'Etat n'est pas en mesure de faire face à ces futures menaces", quitte "à négliger la loi".

Selon l'expert, "survoler la tour Eiffel ou l'ambassade des Etats-Unis ne présente aucun intérêt" du point de vue du renseignement. Le survol de centrales nucléaires ne présente pas non plus une véritable menace au contraire de celui des "grandes agglomérations et des grands rassemblements publics". Dans une zone habitée très dense comme l'est Paris, les forces de l'ordre ne peuvent abattre sans risque pour la population ces drones comme il peuvent le faire dans des secteurs moins peuplés. Le risque est alors double: d'une part celui d'une "balle perdue" et d'autre part, "le risque que le drone abattu s'écrase sur la population".

Un survol de Paris strictement interdit

En plus de la législation assez restrictive concernant le vol des drones et leur stricte interdiction de survoler des zones habitées, le survol de Paris par tout aéronef est très réglementé. Un arrêté datant 20 janvier 1948 interdit à tout aéronef drone y compris le survol de la capitale à l’intérieur même d’une zone délimitée par les anciennes fortifications et le périphérique. La gendarmerie des transports aériens, équipés de radar est chargé de surveiller le bon respect de cette interdiction.

>> Ci-dessous, la carte des survols interdits référencés de drones en France

S. C., D. N. et O. L. avec Cécile Ollivier