
C'est elle qui a craqué. A quelques jours de la décision du bureau de l'Assemblée nationale sur la levée de l'immunité parlementaire de Patrick Balkany, député et maire de Levallois-Perret poursuivi pour « blanchiment de fraude fiscale », « corruption » et « blanchiment de corruption », Libération révèle comment Isabelle Balkany, son épouse, a avoué être la propriétaire d'une villa sur l'île de Saint-Martin. Elle niait depuis des années et a finalement avoué au cours de sa garde à vue, en mai dernier, lors de sa mise en examen pour « blanchiment de fraude fiscale ».
Libération rapporte qu'elle a d'abord refusé, pendant de longues heures, d'admettre être davantage qu'une locataire ponctuelle de la résidence « Pamplemousse », surnom donné à la villa antillaise.
Elle a par exemple déclaré : « Je ne reconnais pas la signature de mon mari » sur le contrat multirisque habitation. Autre pirouette concernant un livre dédicacé par Nicolas Sarkozy et retrouvé dans la bibliothèque de la villa : elle a expliqué qu'il s'agissait d'un « oubli » lors de vacances. Qu'une adresse e-mail dans laquelle figure « patrick.balkany » soit celle à laquelle renvoie le propriétaire officiel de la villa, l'entreprise Real Estate French West Indies immatriculée au Liechtenstein, la laisse sans explication.
LA NUIT LUI A PORTÉ CONSEIL
C'est finalement une note de Tracfin, la cellule antiblanchiment du ministère des finances, attestant qu'elle était bien la propriétaire de la villa, qui l'a poussée à « dire la vérité », après une nuit passée en garde à vue.
Elle a expliqué avoir acheté la villa après qu'un frère et une sœur résidant à l'étranger lui ont versé 10 millions de francs (1,5 million d'euros environ) en compensation d'un héritage. « J’ai transformé cet argent en un achat immobilier », via le Liechtenstein, a-t-elle expliqué. Si elle dit « assumer la faute fiscale », elle n'a en revanche pas apporté d'explications concernant le riad de Marrakech, dont la justice soupçonne qu'elle et son mari sont les propriétaires.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu