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Islam de France : vers la création d'une nouvelle « instance de dialogue »

Le ministre de l’intérieur veut créer une instance « pour discuter de questions très concrètes qui sont autant de sujets de préoccupation pour les Français musulmans ».

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Publié le 25 février 2015 à 12h41, modifié le 19 août 2019 à 13h20

Temps de Lecture 3 min.

Bernard Cazeneuve, au ministère de l'intérieur à Paris, le 16 février.

Bernard Cazeneuve a lancé mercredi 25 février, en conseil des ministres, la réforme du culte musulman. Le hiatus évident entre sa représentation institutionnelle et une grande partie des cadres – sans parler des fidèles –, les appels à un débat au sein de l’islam en réaction aux phénomènes de radicalisations, la poussée des actes islamophobes, tout poussait à agir vite. Le ministre de l’intérieur explique sa démarche.

La consultation que vous allez lancer vise-t-elle à réformer l’organisation institutionnelle du culte musulman ?

Il y a aujourd’hui une institution nationale, le Conseil français du culte musulman (CFCM), et les conseils régionaux, les CRCM. Notre volonté, c’est qu’autour du CFCM, des réseaux des CRCM, d’imams de terrain, d’intellectuels, d’universitaires, nous puissions mettre en place une instance de dialogue. A l’instar de ce qui existe pour les catholiques, cette instance se réunira deux fois par an, autour du premier ministre, pour discuter de questions très concrètes qui sont autant de sujets de préoccupation pour les Français musulmans. Cette instance doit permettre de dialoguer avec tous ceux qui peuvent jouer un rôle pour consolider l’expression en France d’un islam fidèle aux valeurs de la République. Un islam qui, face au dévoiement de la religion musulmane par un tout petit nombre d’individus, porte un message de paix, de tolérance, de respect.

Cette formation serait donc plus large qu’une instance cultuelle ?

Il s’agit de bâtir l’instance la plus représentative possible. Mais il ne s’agit pas de la construire sans ou contre le CFCM. Elle doit permettre au CFCM de se nourrir de ces apports pour, comme il y aspire, se refonder, se projeter dans l’avenir et élargir le champ de ses compétences. Nous voulons une démarche inclusive, une dynamique partagée.

Lire sur Les Décodeurs : Quel est le poids de l'islam en France ?

Jusqu’où va le rôle de l’Etat dans cette entreprise ?

L’Etat n’a pas vocation à organiser le culte musulman ! Il doit fixer des objectifs et des principes. Les objectifs, c’est dialoguer, avoir des imams et des aumôniers formés, notamment aux principes de la République, d’où notre volonté de développer les diplômes universitaires de formation civique et civile. Nous voulons porter leur nombre de six à une douzaine. Nous voyons avec intérêt les représentants du culte musulman avoir le souci de l’excellence de la formation des imams, au moment où l’on constate à quel point l’ignorance est la porte vers l’obscurantisme et vers la barbarie. Nous avons besoin de cette exigence d’excellence. Nous avons besoin d’imams qui maîtrisent notre langue et les principes de la République. Nous devons même faire de l’obtention de ces diplômes la condition de recrutement des aumôniers dans les prisons, les hôpitaux et les armées.

Lire l’analyse (édition abonnés) : Une large « instance de dialogue » entre l’Etat et l’islam de France

Comment interprétez-vous les crispations autour de la visibilité de l’islam et la tentation d’utiliser le concept de laïcité pour rejeter le religieux ?

Il y a une exploitation malsaine des actes terroristes par des formations et des responsables qui cherchent à attiser les conflits, approfondir les antagonismes, susciter des peurs. Il n’existe qu’une communauté, c’est la communauté nationale. Je parle d’ailleurs des Français musulmans, et non des musulmans de France. Les responsables publiques ont le devoir de s’en tenir au contenu de la loi et des principes républicains, sans jamais chercher à dévoyer ni les principes, ni la loi. La loi n’interdit pas aux musulmanes de porter le voile dans la rue, ni sur les plages. Certains instrumentalisent le concept de laïcité et le dévoient pour en faire un concept pernicieux d’exclusion, une arme de discrimination envers les musulmans. Aucun républicain ne peut accepter cette forme de dévoiement qui a un objectif : créer des divisions, répandre la haine.

Lire l’intégralité de l’entretien (édition abonnés) : Bernard Cazeneuve : « Consolider un islam fidèle aux valeurs de la République »

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