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La Corée du Sud abolit une loi qui punit l'adultère

La Corée du Sud était l'un des rares pays non musulmans à considérer l'infidélité comme un délit passible de prison.

Le Monde avec AFP

Publié le 26 février 2015 à 09h18, modifié le 06 mai 2022 à 17h06

Temps de Lecture 1 min.

A l'heure où une plainte contre un site de rencontres extraconjugales a été déposée en France, pour violation du code civil, la Cour constitutionnelle de Corée du Sud – l'un des rares pays non musulmans de la planète à considérer l'infidélité comme un acte criminel – a aboli, jeudi 26 février, une loi controversée sur l'adultère qui faisait des liaisons extraconjugales un délit passible de prison depuis plus de soixante ans.

Par sept voix contre deux, les juges ont décidé que cette loi datant de 1953 et visant à protéger les valeurs de la famille était anticonstitutionnelle. Le président de la cour, Park Han-chu, a expliqué :

« Même si l'adultère doit être condamné comme étant immoral, la puissance publique ne doit pas intervenir dans la vie privée des individus. La perception des droits individuels en matière de vie sexuelle a changé ».

Immédiatement après cette décision, le cours de l'entreprise Unidus Corps, spécialisée dans les produits à base de latex, notamment les préservatifs, a gagné près de 15 %. De la même manière, Hyundai Pharmaceutical Co Ltd, fabricant de pilules du lendemain et de tests de grossesse, a gagné 9,7 %.

« L'ADULTÈRE EST UN PROBLÈME QUI DOIT ÊTRE RÉGLÉ PAR LE DIALOGUE »

C'est la cinquième fois que la Cour constitutionnelle était appelée à examiner la légalité de ce texte. Au cours des six dernières années, près de 5 500 personnes ont été poursuivies pour délit d'adultère, dont près de 900 en 2014. Mais le nombre des inculpations était en déclin et les peines de prison de plus en plus rares.

  • En 2004, 216 personnes ont été emprisonnées pour adultère.
  • En 2008, on en comptait 42.
  • Depuis cette date, seules 22 personnes se sont retrouvées derrière les barreaux, selon le parquet.

Ces chiffres reflètent les changements survenus dans la société sud-coréenne, où la modernisation ultrarapide s'est souvent retrouvée en contradiction avec les traditions conservatrices.

A l'origine, la loi était destinée à protéger les droits des femmes à une époque où le mariage ne leur en fournissait guère. Les femmes n'avaient souvent aucun revenu tandis que le fait de divorcer était extrêmement mal vu. Même les associations conservatrices ont reconnu que les temps avaient changé, estimant, comme Ko Seon-ju, membre d'une association familiale, que « l'adultère est un problème qui doit être réglé par le dialogue entre conjoints, pas par la loi ».

Le Monde avec AFP

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