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Abd al Malik : les extrémistes «prennent en otage une religion de paix»

Abd al Malik a de nouveau réagi ce matin au micro de France Inter à la polémique entourant les propos sur la liberté d'expression et les caricatures de Charlie Hebdo parus dans son ouvrage Place de la République: pour une spiritualité laïque. FREDERICK FLORIN/AFP

À l'occasion de la sortie de son ouvrage Place de la République : pour une spiritualité laïque, le rappeur, cinéaste et écrivain était l'invité de la matinale sur France Inter. Il est revenu sur la controverse entourant ses propos sur les caricatures de Charlie Hebdo et la liberté d'expression.

«Que vaut une liberté d'expression qui menace la fraternité? Que vaut une fraternité qui tourne le dos à l'égalité?». C'est par ces questions rhétoriques qu'Abd al Malik a répondu à Patrick Cohen, ce matin sur France Inter, qui l'interrogeait sur le sens à donner aux phrases polémiques extraites de son ouvrage Place de la République, pour une spiritualité laïque, paru le 2 février (Indigène éditions).

Le rappeur, cinéaste et écrivain français a en effet crée la polémique à la suite de cette publication. Il y écrit: «Soyons honnête, dans notre pays, les caricatures de Charlie Hebdo (certes acte démocratique par excellence parce qu'éclatant symbole de la liberté d'expression) ont clairement contribué à la progression de l'islamophobie, du racisme et de la défiance envers tous les musulmans. La liberté d'expression n'est pas une valeur non négociable.»

Après avoir déclenché cette controverse, l'artiste s'est expliqué aujourd'hui lors de cet entretien. Pour lui, la liberté d'expression doit notamment être négociée étant donné la société médiatique dans laquelle on vit, le niveau d'éducation de la population à laquelle on s'adresse et le contexte dans lequel on se place.

« On ne peut pas faire comme s'il n'y avait pas eu le 11 septembre, Boko Haram, Al Qaida, etc. »

Abd al Malik

Il le réaffirme: «On est en démocratie, les gens ont le droit de s'exprimer librement». Mais il se demande pourquoi Charlie Hebdo «caricatur[e] jusqu'à l'obsession le prophète d'une communauté de croyants déjà bien malmenés» et déclare ressentir un «sentiment d'acharnement» lorsque les caricatures de Charlie Hebdo sont relayées par tous les médias.

S'il considère que ces dessins ont le droit d'exister, ils peuvent néanmoins créer l'amalgame chez certaines personnes «qui n'ont pas une éducation digne de ce nom» et ne peuvent prendre de recul. La notion d'accès à une éducation de qualité pour tous est d'ailleurs l'un des points essentiels de l'ouvrage d'Abd al Malik.

Le rappeur pense qu'on ne peut caricaturer ou blasphémer sans tenir compte du contexte: «On ne peut pas faire comme s'il n'y avait pas eu le 11 septembre, Boko Haram, Al Qaida, etc.» Pour lui, ces extrêmistes «prennent en otage une religion de paix, d'amour, de respect et d'acceptation de l'autre dans la différence». Il dresse alors un parallèle pour avec l'impossibilité de faire des blagues sur les juifs lors de la «montée de l'antisémitisme». «C'est pareil pour les musulmans aujourd'hui».

Abd al Malik : les extrémistes «prennent en otage une religion de paix»

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