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Rassemblement national

Le Mans: quand un conseiller FN compare homosexualité et zoophilie

Louis Noguès, élu frontiste au Mans.

Louis Noguès, élu frontiste au Mans. - Jean-François Monier - AFP

Au cours d’une discussion sur la charte LGBT lors du conseil municipal, Louis Nogués, élu frontiste a assuré que homosexualité et zoophilie "cela revient au même". Des propos qui s'inscrivent dans la longue série de dérapages d'élus ou de candidats frontistes aux départementales.

A vingt jours du premier tour des élections départementales, tous les voyants sont au vert pour le Front national. Des candidats dans 93% des cantons, un sondage qui place en tête, avec 33% des voix, le parti de Marine Le Pen et 24% des Français qui assurent que le FN est le parti qui "comprend le mieux les gens". Sauf qu'encore une fois, le Front national est rattrapé par une nouvelle polémique. Jeudi soir, en plein conseil municipal, Louis Noguès, élu frontiste au Mans, dans la Sarthe, a comparé l'homosexualité à la zoophilie, rapporte France 3 Pays de la Loire. Les élus débattaient de la charte "gay friendly" de la commune. Ce texte vise à permettre un accueil égalitaire pour tous au Mans et se veut "un symbole d'ouverture de la communauté gay et lesbienne".

"Cela revient au même"

Au cours de ce conseil municipal, Marlène Schiappa, adjointe en charge de l'Egalité et des luttes contre les discriminations, a pris la parole pour demander l'actualisation de cette charte. Après cette prise de parole, le FN Louis Noguès, a commencé par dénoncer cette requête, accusant l'adjointe "d'être la main du lobby LGBT". 

Poursuivant l'élu frontiste va plus loin en s'interrogeant:

"À quand une délibération sur la zoophilie?" "Parce que cela revient au même, quand même..."

Louis Noguès n'en est pas à son premier dérapage. En 2014, lors d'un débat pendant la campagnes des municipale, l'élu frontiste avait crée la polémique en évoquant "une victime de l'insécurité au Mans, un mort dont le nom n'est pas de chez nous". Selon Marlène Schiappa, le conseiller municipal est un habitué des propos polémique. "Régulièrement lors des conseils municipaux du Mans, l'élu du Front national Louis Noguès s'illustre par des prises de paroles notoirement incitantes à la haine, assure l'adjointe au maire dans L'Obs. Tous les élus le savent, depuis un an c’est presque un rituel."

Action en justice

Immédiatement, ces propos ont fait réagir le conseil, en premier lieu l'adjointe en charge de l'Egalité. "En injuriant de la sorte, l'élu FN rend inaudible les positions tolérantes et modérées, déplore Marlène Schiappa auprès de France 3. Après les femmes, les enfants d’immigrés, cet élu s'en est pris aux personnes homosexuelles." 

"La liberté d'expression a des limites, qui sont fixées par la loi. Lorsque la liberté d’expression enfreint la loi notre devoir est de réagir. Inciter à la haine est une infraction à la loi", détaille l'adjointe en charge de l'Egalité et des luttes contre les discriminations dans L'Obs.

L'élu ne compte pas s'arrêter là puisqu'elle envisage désormais une action en justice : "Avec des acteurs de l'égalité dont l'association Homogène, le Comité d'action pour l'égalité, la FCPE, des élus... Nous étudions actuellement la possibilité d'une plainte et d'un recours en justice." 

Des candidats exclus

En mai 2014, le journal Minute avait été condamné à une amende de 4.000 euros et 3.000 euros de dommages et intérêts pour une une polémique sur le mariage homosexuel. Dans ce numéro, l'hebdomadaire demandait, à propos de la question de la filiation: "et pourquoi pas Médor ou le chat du voisin ?". Pour l'avocat de SOS Homophobie, Minute associait alors les homosexuels aux pratiques zoophiles.

Ce nouveau dérapage dans un climat où les propos à caractère raciste, antisémite ou homophobe des candidats FN aux Départementales se multiplient, notamment sur les réseaux sociaux. 

J.C.