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Déficit : Paris refuse de faire des économies en plus d’ici 2017

Bruxelles réclame 30 milliards d’euros d’économies en plus des 50 milliards déjà annoncés, pour repasser le déficit sous la barre des 3 %.

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Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, s’est rendu à Bruxelles lundi

Par Renaud Honoré

Publié le 2 mars 2015 à 18:45

Paris et Bruxelles se préparent à un nouveau bras de fer budgétaire. Le gouvernement français n’a absolument pas l’intention de réaliser les 30 milliards d’euros d’économies supplémentaires réclamées par Bruxelles en sus du plan de 50 milliards déjà annoncés. C’est le message qu’a fait passer Emmanuel Macron, qui était ce lundi de passage à Bruxelles pour y rencontrer notamment Frans Timmermans, le très influent vice-président de la Commission européenne.« Nous ferons les 50 milliards d’économies prévus mais pas plus, et c’est suffisant pour faire repasser notre déficit sous la barre des 3 % de PIB », a assuré le ministre de l’Economie à quelques journalistes à l’issue de cette rencontre.

Bruxelles ne croit pourtant pas à ce scénario, et l’a fait savoir vendredi dernier. Pour l’exécutif européen, il faudrait 30 milliards d’économies supplémentaires d’ici 2017 pour rentrer dans les clous du Pacte de stabilité à cette échéance, devenue le nouvel objectif du pays. « Une telle demande n’est pas raisonnable économiquement, et n'est pas souhaitable pour la croissance de la zone euro. Il ne faut pas tomber dans une logique de surenchère abstraite », explique un proche du ministre français. Celui ci a fait valoir à ses interlocuteurs au sein de la Commission qu’il n’était pas bon pour l’économie européenne de réclamer de tels efforts à la France, tout en laissant l’Allemagne dans une situation de surconsolidation alors qu’il faudrait que cette dernière investisse plus pour relancer l’économie de la zone euro.

Faire bouger les lignes

Paris ne désespère pas toutefois de faire bouger les lignes. La proposition de la Commission dévoilée vendredi doit en effet être approuvée par les ministres européens des Finances, et le gouvernement français a déjà commencé à sonder ses homologues pour faire évoluer le texte sur la trajectoire budgétaire réclamée par l’Europe. Une réunion des ministres est prévue la semaine prochaine et devrait permettre d’y voir un peu plus clair, mais les Français sont prêts à faire durer le combat.

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Si Paris veut avoir quelques chances de convaincre ses partenaires européens, il va lui falloir prouver que tous les délais budgétaires qui lui sont accordés permettent au moins de lancer des réformes. C’est ce à quoi s’est évertué Emmanuel Macron pendant son séjour bruxellois. Il a ainsi dessiné ce qui devrait figurer au sein du plan de réformes que la Commission attend d’ici la fin du mois d’avril. Le ministre a ainsi expliqué que la loi qui porte son nom serait enrichie pendant l’examen parlementaire toujours en cours, notamment sur la question du marché du travail avec des premières évolution à la loi de 2013 sur la sécurisation de l’emploi. Un certain « déverrouillage » des 35 heures pourrait être lancé. Toujours sur ces questions, le gouvernement veut accélérer la réforme de l’Unedic, et pourrait demander à avancer à l’automne la clause de rendez-vous avec les partenaires sociaux.La priorité du gouvernement est de traiter notamment la question des contrats courts, mais il exclut à ce que ce processus aboutisse à un contrat de travail unique en France. « Nous voulons accélérer les réformes. Si nous allons au bout de ce que nous avons enclenché, nous aurons alors un bilan supérieur à ce qu’a pu faire l’Allemagne il y a 10 ans », a assuré le ministre.

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