Des projets de loi accordent plus de prérogatives aux mosquées… au sein de la société

Des projets de loi accordent plus de prérogatives aux mosquées… au sein de la société
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«Attention aux mosquées… Faites gare à la diversion», c’est en substance, le message que Kalthoum Kanou, présidente de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), a exprimé sur sa page Facebook. La magistrate avertit qui veut l’entendre que des projets de loi en cours de préparation et bientôt soumis à l’approbation de l’ANC, risquent de menacer le caractère civil de l’Etat. Ces projets de loi voisant à la réorganisation des mosquées tendraient vers une mainmise de l’Etat sur tous les espaces religieux. La magistrate met en garde contre ces projets de loi destinés à faire des mosquées des lieux tendant à assurer l’islamisation de la société. Le Livre noir, le Dialogue national, ne sont, pour elle, que des moyens de diversion afin que ces projets de loi ne soient pas mis à la une des discussions et des préoccupations. Que prévoient ces projets ? Les articles 7, 18, 20, 22, 23 et 28 épinglés par Kalthoum Kanou font tous l’apanage d’une nouvelle organisation des mosquées. L’Article 7 prévoit de réserver des espaces pour la construction de monuments religieux dans tout plan d’aménagement du territoire mis par l’Etat à la disposition des promoteurs immobiliers. Cela implique que l’Etat délivrera désormais des autorisations de construire à condition de prévoir des superficies réservées à la construction de mosquées. Les Articles 18 et 20 donnent à la mosquée un nouveau rôle, celui de devenir un espace d’éducation au sein duquel seront enseignée la chariaâ et les cours de rattrapage avec une nouvelle vocation éducative pour les lieux de culte. L’Article 22 confie à la mosquée le rôle d’arbitre et de censeur dans la sauvegarde de la vertu et la prévention du vice et la préservation de l'unité religieuse du pays voire dans sa lutte contre toute forme d’hérésie. Tous ces articles sont encore au stade de projet, mais dans le cas où ces projets passent, les mosquées auront un nouveau rôle plus dominant au sein de la société ce qui augure d’une mainmise plus pressante de l’Etat sur la citoyenneté.



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