C’est toute l’économie allemande qui va se gripper, avertit Die Welt dans son édition du 4 mars. Le quotidien conservateur allemand l’annonce en une : “La vague de grippe coûtera plus de 2 milliards d’euros à l’économie [allemande]”. Plus précisément : 0,3 point de PIB, soit 2,2 milliards d’euros, selon les calculs de l’Institut économique de Rhénanie-Westphalie (RWI).

En cause, le coût des traitements, la baisse de la consommation, mais surtout l’absentéisme, qui pèse lourdement sur l’activité économique allemande. Pour les observateurs, le nombre de jours d’arrêt de travail attendu se situe dans le haut de la fourchette d’une épidémie de grippe saisonnière “normale”, pour laquelle on compte entre 2 et 10 millions de jours d’arrêt. Mais on est encore loin des dommages économiques d’une vraie pandémie, rappelle le quotidien berlinois. Dans une précédente étude, le RWI avait estimé l’impact économique d’un tel scénario entre 25 et 75 milliards d’euros.

Vacciner ou non ? Un calcul économique aussi

Certes, la vaccination est beaucoup moins efficace que les années précédentes, car le virus a muté entre la mise au point du vaccin et le pic de l’épidémie. Et elle coûte cher. Pourtant, selon les économistes, l’effet positif de la vaccination l’emporte sur les coûts associés : “La grippe est une maladie qui a un impact économique important car de nombreux malades sont dans la population active. Dans ces périodes, on produit et l’on consomme moins. C’est tout le PIB qui subit l’assaut de la maladie”, explique à Die Welt Torsten Schmidt, expert économique du RWI.

Selon les calculs des experts, une vaccination de la population à l’échelle nationale pourrait réduire considérablement ce fardeau et aurait un impact positif sur l’économie.

En Allemagne, plus de 1 million de personnes ont déjà contracté la grippe saisonnière depuis octobre dernier (chiffre de février 2015).