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Sexisme ordinaire : quand les réseaux sociaux libèrent la parole

Sexisme ordinaire : quand les réseaux sociaux libèrent la parole
Getty

Si les réseaux sociaux sont trop souvent le théâtre même du sexisme ordinaire, ils ont parfois l’avantage de libérer la parole. En 140 signes, ou un peu plus sur Facebook, on peut partager nos (malheureuses) expériences et lutter ensemble contre le sexisme ordinaire. Un combat 2.0.

Le hashtag comme étendard
Les hashtags qui dénoncent le sexisme sont de plus en plus nombreux sur Twitter. Viraux mais aussi pérennes, ces hashtags ont pour avantage de lancer un débat public. En voici quelques exemples :

#SexismeOrdinaire : repris par de nombreuses associations, le hashtag #sexismeordinaire est l’un des plus connus. Simple et efficace, il répertorie les pires anecdotes de la misogynie au quotidien. Femme Actuelle a choisi de s’associer à #SexismeOrdinaire pour porter encore plus haut le combat.

#StopHarcèlementDeRue. Le mouvement a été lancé par le collectif du même nom, "Stop Harcèlement de rue", le 23 février 2014 et encore aujourd’hui, des jeunes femmes livrent leur témoignage sous ce hashtag. "Une jupe ne veut pas dire oui ducon #StopHarcelementDeRue", commente une certaine Laura.

#YesAllWoman : ce hashtag est né à la suite d’un événement tragique aux Etats-Unis, la tuerie d’Isla Vista. Le 24 mai 2014, Elliot Rodger tuait six personnes près du campus de l’Université de Santa Barbara, avant de se suicider. Avant le massacre, le jeune homme avait publié une vidéo sur Youtube dans laquelle il expliquait combien il déteste les femmes : "elles ne sont pas attirées par moi alors que je suis parfait. Je vais bientôt les punir pour ça". Le hashtag #YesAllWoman a récolté pendant de longues semaines les témoignages indignés de femmes (et hommes) ayant eu affaire de près ou de loin au sexisme.

#PouleGate : autre mot dièse né suite à un événement. En octobre 2013, Alors que la députée écologiste Véronique Massonneau prenait la parole à l’Assemblée, le député UMP Philippe Le Ray s’est mis à caqueter. Classe. Le lendemain, le hashtag #Poule Gate était né : "le coq est le seul animal qui chante encore les pieds dans la merde", twittait Corinne Lepage.

Tumblr et Facebook, nouvelles plateformes des campagnes anti sexistes
Avant, pour démarrer une campagne militante, on collait des affiches, distribuait des tracts et sortait un livre ou deux. Aujourd’hui, il y a Tumblr et Facebook. Deux réseaux sociaux de partage d’images, dessins, vidéos et textes. Des centaines de "projets anti sexistes" y ont vu le jour, parfois sous l’angle de l’humour, mais toujours pour dénoncer encore un peu plus le sexisme ordinaire. Petit tour rapide des plus gros succès :

Harcèlement de rue : "Vous connaissez des femmes qui n’ont jamais été harcelées dans la rue, vous ? Moi non plus". Ce sont ces mots chocs qu’on lit en premier lorsqu’on débarque sur la première page du tumblr. On découvre alors une dizaine de portraits de femmes accompagnés de leur témoignage sur les compliments déplacés et insultes qu’elles ont pu entendre à leur égard dans la rue. A l’origine de ce projet, Juliette Lancel, photographe et doctorante en histoire. AuNouvel Observateur, elle explique vouloir libérer la parole sur le sujet : "les femmes n’en parlent pas tellement, et quand elles en parlent, on les remet en question. On leur rétorque par exemple qu’on leur a adressé un compliment, qu’elle devraient être flattées".


Projet crocodile : il y a aussi des hommes qui dénoncent le sexisme à l’encontre des femmes. La preuve avec ce tumblr féministe alimenté par le dessinateur Thomas Mathieu. Chaque semaine, il relaie des témoignages féminins en rapport avec le harcèlement de rue et le sexisme ordinaire. Le sexiste est toujours représenté sous les traits d’un crocodile vert "qui saute aux yeux". "C’est un moyen de montrer qu’il s’agit d’un problème de société qui concerne tout le monde, et pas une minorité de personnes mal élevées ou de pervers, comme on peut parfois l’entendre", justifie Thomas Mathieu aux Inrocks.


Je suis une pub sexiste : décliné sur Facebook, ce tumblr répertorie les pires publicités sexistes. Et vous verrez, il y a de quoi faire…


Pour aller plus loin sur le sujet, retrouvez notre page consacrée au sexisme ordinaire