INCERTITUDES. Invisibles à l'œil nu, les nanoparticules d'argent, utilisées pour leurs propriétés antibactériennes et antifongiques (qui permettent de lutter contre les champignons), sont présentes dans un grand nombre de produits du quotidien : les additifs, les emballages alimentaires, les vêtements, les brosses à dents, etc. Pourtant, leur impact sur la santé humaine reste méconnues. Dès 2011, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail a été saisie afin de déterminer d'éventuels risques sanitaires. Conclusion ? "Les travaux de recherche en toxicologie récemment publiés sont souvent contradictoires, rendant encore difficile à ce jour l’estimation de la dangerosité des nanoparticules d’argent", a conclu l’Anses dans un communiqué publié le 5 mars 2015, après avoir réalisé une revue de littérature récente sur le sujet.
Toxiques pour l'environnement
Impossible donc pour l'Agence d’émettre un avis tranché sur la toxicité supposée pour la reproduction, les gènes ou le cerveau humains. En revanche, l’effet des nanoparticules d’argent sur l’environnement "est avéré par de nombreuses études", indique l'Anses : elles favorisent la mortalité des organismes aquatiques et terrestres, tout en inhibant leur croissance et leur reproduction.
RECOMMANDATIONS. L’Anses émet donc deux recommandations principales. La première est de renforcer la traçabilité des données et l’information des consommateurs. "L’argent ne figure pas dans la liste des minéraux pouvant être utilisés pour la fabrication de compléments alimentaires, qu’il soit sous forme nanoparticulaire ou non", rappelle l’Agence. D’autre part, l’usage des nanoparticules d’argent doit être limité aux applications dont l’utilité est clairement démontrée. En clair, les applications pour lesquelles les bénéfices pour la santé humaine dépassent les risques pour l'environnement.