La loi instaurant un quota de femmes aux postes de direction des grandes entreprises a fini par être votée le 6 mars à une large majorité de députés au Bundestag. Elle prévoit qu’au moins 30 % des sièges au conseil de surveillance des grandes entreprises seront occupés par des femmes, ce qui leur permettra aussi d’avoir voix au chapitre sur les salaires et les conditions de travail”, souligne Die Tageszeitung. Quelque 108 entreprises cotées en Bourse sont concernées par l’instauration de ce quota, chiffre le quotidien berlinois.

Quant aux 3 500 petites et moyennes entreprises (PME) touchées par cette réforme, elles devront fixer elles-mêmes un pourcentage de quota de femmes dans leur conseil d’administration et de surveillance d’ici à la fin septembre 2015, quota qu’elles devront ensuite rendre public.

Mesures insuffisantes

Si cette nouvelle loi est saluée par la CDU et le SPD du gouvernement et du Bundestag, d’autres considèrent ces mesures comme insuffisantes. Ainsi, les Verts et le parti de gauche Die Linke, qui avaient espéré respectivement un quota de 40 % et de 50 %, se sont abstenus, rapporte la Frankfurter Allgmeine Zeitung.

Evoquant un “minuscule progrès”, l’hebdomadaire Die Zeit relève une importante faille dans cette loi : trop peu contraignante, elle ne prévoit pas de sanctions pour les PME qui ne respecteraient pas le quota qu’elles se seront fixé. Et, malgré la présence d’une femme – Angela Merkel – à la tête du gouvernement, Die Zeit rappelle qu’en Allemagne plus de 70 % des postes de direction sont occupés par des hommes. “Ce quota de 30 % de femmes va donc dans la bonne direction, mais n’est qu’un premier pas”, résume l’hebdomadaire de Hambourg.