Le nombre de jeunes Français candidats au jihad a doublé en un an

Le Premier ministre, Manuel Valls, s'alarme du nombre d'Européens qui rejoignent les rangs jihadistes, estimant qu'ils pourraient être 10 000 avant la fin de l'année. 

Le nombre de jeunes Français candidats au jihad a doublé en un an

    De plus en plus de jeunes Européens rejoignent les rangs des jihadistes en Syrie et en Irak. «Ils seraient 3 000 aujourd'hui. Il pourrait y en avoir 5 000 avant l'été et sans doute 10 000 avant la fin de l'année», a déclaré dimanche le Premier ministre invité du Grand Rendez-vous Europe 1-iTélé-Le Monde. «Est-ce que vous vous rendez compte de la menace que cela représente ?» s'est exclamé Manuel Valls.

    En France, 1 400 personnes, essentiellement jeunes, sont concernées. Soit ils se trouvent sur place, soit ils en sont revenus ou cherchent à s'y rendre. Ce chiffre a doublé en un an. «Il y a déjà près de 90 Français qui sont morts là-bas les armes à la main pour combattre nos valeurs», a ajouté le chef du gouvernement.

    «Cette menace est devant nous»

    Le Premier ministre s'est dit inquiet face à la menace de retour des jihadistes dans leur pays d'origine, face au risque de passage à l'action violente de jeunes radicalisés. «Nous sommes face à une menace particulièrement élevée en France, en Europe et dans d'autres pays», a-t-il jugé. Des pays comme la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark ou le Royaume-Uni comptent également d'importants contingents jihadistes. «Cette menace est devant nous» a-t-il ajouté.

    «Il faut une grande vigilance. Et en même temps, il faut une mobilisation de la société, des familles et aussi un message qui s'adresse à cette jeunesse, une partie de cette jeunesse très minoritaire mais qui, dévoyée, veut aujourd'hui comme projet de vie donner la mort», a-t-il estimé.

    Deux Savoyards candidats au jihad, mis en examen en novembre 2014 huit mois après leur retour de Syrie et placés en détention, devaient être remis en liberté ce week-end (

    voir encadré ci-dessous

    ). «J'ai eu connaissance de cette décision. Le parquet antiterroriste de Paris a fait appel. L'important, c'est que le gouvernement ait intégré le niveau de la menace et nous agissons pleinement en conséquence» a réagi le Premier ministre, énumérant les moyens supplémentaires décidés après les attentats de janvier pour les services de renseignements français et l'armée.